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Dernières Infos - Affaire Regeni

L'Italie veut juger 4 officiers de sécurité égyptiens

L'Italie veut juger 4 officiers de sécurité égyptiens

Le portrait de Guilio Regeni, doctorant de l'université de Cambridge qui avait disparu au Caire le 25 janvier 2016, brandi lors d'une veillée en sa mémoire. Photo d'archives AFP / ANDREAS SOLARO

Le parquet de Rome souhaite le renvoi en justice de quatre officiers des services de sécurité égyptiens, dont un général, après la clôture de l'enquête sur le meurtre de l'étudiant italien Giulio Regeni en Egypte, a-t-il annoncé jeudi. "Nous pensons avoir recueilli des éléments de preuve significatifs", a déclaré le procureur de Rome Michele Prestipino lors d'une audition devant une commission parlementaire s'occupant de cette affaire, qui a suscité une grande émotion en Italie, le jeune homme ayant été horriblement torturé avant de mourir.

"Nous allons demander l'exercice de l'action pénale en ce qui concerne certains membres des services de sécurité égyptiens", a-t-il précisé, ce qui signifie dans le système judiciaire italien qu'après avoir notifié aux avocats commis d'office la clôture de l'enquête, la prochaine étape sera la demande formelle de renvoi en justice présentée devant un magistrat. "Nous pensons que c'est un résultat très important et que ce n'était pas un résultat qui allait de soi. Nous le devions à la mémoire de Giulio Regeni", a ajouté M. Prestipino.

Ce résultat, "fruit de plusieurs années d'enquête", "a été obtenu en dépit des nombreuses difficultés rencontrées", car les relations avec les autorités judiciaires égyptiennes ont été "laborieuses, difficiles, compliquées", et certaines commissions rogatoires sont encore sans réponse, a-t-il expliqué. Les quatre responsables égyptiens visés par l'enquête pour enlèvement de personne et qui risquent donc un procès en Italie sont le général Tariq Sabir, ainsi que trois autres officiers, Athar Kamel Mohamed Ibrahim, Uhsam Helmi et Magdi Ibrahim Abdelal Sharif.

Ce dernier est également accusé de blessures aggravées et de meurtre, le parquet italien considérant que c'est lui qui a torturé Giulio Regeni au point de provoquer sa mort. Le parquet a également demandé de classer sans suite les accusations contre un cinquième Egyptien.

"Il y aura un seul procès et il se déroulera en Italie avec les garanties procédurales offertes par notre système judiciaire", a affirmé M. Prestipino. En janvier 2016, Giulio Regeni, 28 ans, avait été enlevé par des inconnus et son corps retrouvé torturé et atrocement mutilé quelques jours plus tard dans la banlieue du Caire. Il enquêtait sur les syndicats égyptiens, un sujet très sensible dans le pays.

Au début de l'affaire, les autorités égyptiennes avaient expliqué la mort de M. Regeni par un accident de la route avant de se rétracter et d'accuser un gang spécialisé dans l'enlèvement d'étrangers, dont la police a tué les quatre membres. Le parquet de Rome a recueilli les déclarations de deux témoins oculaires. Le premier l'a vu le soir même de son enlèvement, le 25 janvier 2016, le second quelques jours plus tard, alors que le jeune homme enchaîné présentait des signes de torture.

L'affaire, qui piétine depuis des années, empoisonne les relations entre Le Caire et Rome, l'Italie accusant régulièrement les autorités égyptiennes de ne pas coopérer, voire d'orienter les enquêteurs italiens sur de fausses pistes. Exaspérée, l'Italie avait même rappelé temporairement son ambassadeur. Les parents de Giulio Regeni ont d'ailleurs de nouveau demandé jeudi le rappel de l'ambassadeur d'Italie au Caire. "Nous demandons le rappel immédiat de l'ambassadeur pour consultations en Italie, déclarer l'Egypte pays non sûr, et de bloquer les ventes d'armes", a déclaré leur avocate Alessandra Ballerini.

Le parquet de Rome souhaite le renvoi en justice de quatre officiers des services de sécurité égyptiens, dont un général, après la clôture de l'enquête sur le meurtre de l'étudiant italien Giulio Regeni en Egypte, a-t-il annoncé jeudi. "Nous pensons avoir recueilli des éléments de preuve significatifs", a déclaré le procureur de Rome Michele Prestipino lors d'une audition devant une...