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Auto - Éclairage

Comment la pandémie de Covid-19 a rendu la F1 moins ennuyeuse...

Comment la pandémie de Covid-19 a rendu la F1 moins ennuyeuse...

Une nouvelle course au scénario improbable, un nouveau podium inédit : 2020 a encore livré sa dose de surprises en offrant sa première victoire en F1 à Sergio Pérez (au centre) et son premier podium à Esteban Ocon (à gauche), deuxième du GP de Sakhir dimanche dernier à Bahreïn. Lance Stroll – coéquipier de Pérez chez Racing Point – est monté, lui, sur la troisième marche du podium. Giuseppe Cacace/Pool/AFP

« La F1 a gagné » : l’analyse par Daniel Ricciardo du GP de Sakhir, qui a consacré dimanche dernier Sergio Pérez, relancé Esteban Ocon et révélé George Russell, pourrait aussi bien s’appliquer à toute la saison 2020, enfin rendue moins prévisible par la pandémie de Covid-19.

Si à la fin, ce sont toujours les mêmes (et les meilleurs) qui sont sacrés – le Britannique Lewis Hamilton, désormais septuple champion du monde, et son écurie Mercedes –, les chiffres des victoires et des podiums sont parlants. À une manche du terme ce prochain week-end à Abou Dhabi, cinq pilotes (Lewis Hamilton, Valtteri Bottas, Max Verstappen, Pierre Gasly et Sergio Pérez) ont gagné, dont les deux derniers pour la première fois. Huit autres (Charles Leclerc, Sebastian Vettel, Daniel Ricciardo, Lance Stroll, Carlos Sainz Jr, Esteban Ocon, Alexander Albon et Lando Norris) sont montés sur la boîte, dont les trois derniers pour la première fois. À titre de comparaison, en 2019, si cinq pilotes ont gagné (Hamilton, Bottas, Vettel, Leclerc et Verstappen), seuls trois autres (Daniil Kvyat, Gasly et Sainz) ont connu les joies du podium. Et cinq constructeurs ont été récompensés l’an dernier (Mercedes, Ferrari, Red Bull, McLaren et Toro Rosso), contre sept en 2020 (Mercedes, Ferrari, Red Bull, McLaren, Renault, Racing Point et AlphaTauri).

Bien sûr, le dernier bouleversement important des réglementations technique et sportive (le passage à des moteurs hybrides) remontant à 2014, les écarts de performance se resserrent année après année, mais l’essentiel est ailleurs. Empêchée de se rendre dans de nombreux pays, la F1 a largement remanié son calendrier, visité des circuits inédits ou sur lesquels elle n’avait plus roulé depuis longtemps (le Mugello et Imola en Italie, le Nürburgring en Allemagne, Portimao au Portugal, Istanbul en Turquie, le tracé extérieur du circuit de Bahreïn), et testé à Imola un format sur deux jours au lieu de trois – avec moins d’essais. Or Sakhir (première victoire de Pérez, premier podium d’Ocon et Stroll sur la troisième marche), et avant cela le Mugello (premier podium d’Albon), le Nürburgring (retour de Renault sur le podium avec Ricciardo), Imola (deuxième podium de Ricciardo) ou encore Istanbul (victoire et titre dans une rare adversité pour Hamilton), ont produit les courses les plus exaltantes de la saison. De quoi plaider en faveur d’un calendrier évoluant plus souvent, évitant que les écuries ne se reposent sur leurs acquis sur des circuits qu’elles connaissent par cœur.

Le paddock et les téléspectateurs (la plupart des courses ayant été courues à huis clos) se sont aussi enchantés du retour des circuits « à l’ancienne », qui ne pardonnent pas les fautes de pilotage. « J’ai toujours dit que j’étais contre la direction prise par la F1 qui consiste à courir sur des parkings de supermarché. Cela diminue l’apport du pilote et de ses qualités », a résumé le team principal de Mercedes, Toto Wolff. « Bien sûr, vous pouvez adapter la plupart des circuits à ces standards (en remplaçant les dégagements asphaltés par des graviers, par exemple), mais ces courses historiques auront toujours une âme », a conclu l’Autrichien. Ceci dit, le calendrier provisoire de 2021 (avec 23 GP) revient aux rendez-vous d’avant le Covid-19, avec tout de même le retour du circuit de Zandvoort (Pays-Bas) après 36 ans d’absence et une première en Arabie saoudite sur un circuit urbain, une des dernières marottes de la F1. Après la défection du Vietnam, une place est également à prendre en avril prochain et pourrait revenir à l’un des circuits qui ont animé 2020.

Enfin, les conséquences économiques de la pandémie ont décidé la catégorie reine du sport automobile à devenir encore plus économe : le plafond de dépenses pour les écuries introduit en 2021 était initialement fixé à 175 millions de dollars, il a été abaissé à 145 millions de dollars la saison prochaine, 140 millions de dollars en 2022 puis 135 millions de dollars pour les saisons allant de 2023 à 2025 incluses. Cette mesure doit contraindre les ténors du championnat du monde, dont le budget avoisine les 500 millions de dollars, à se restreindre, afin de permettre à leurs poursuivants de se rapprocher en termes de performance. On devrait en voir les effets à partir de 2022.

Raphaëlle PELTIER/AFP

« La F1 a gagné » : l’analyse par Daniel Ricciardo du GP de Sakhir, qui a consacré dimanche dernier Sergio Pérez, relancé Esteban Ocon et révélé George Russell, pourrait aussi bien s’appliquer à toute la saison 2020, enfin rendue moins prévisible par la pandémie de Covid-19.Si à la fin, ce sont toujours les mêmes (et les meilleurs) qui sont sacrés – le...

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