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Macron récuse les accusations de dérive autoritaire

Macron récuse les accusations de dérive autoritaire

Une interview en direct du président français Emmanuel Macron sur la chaine numérique Brut, le 4 décembre 2020 à Paris. Photo AFP / BERTRAND GUAY

Dans un entretien avec un média en ligne, le président français Emmanuel Macron s'est insurgé vendredi contre ceux qui, y compris dans la presse à l'étranger, "expliquent qu'on réduit les libertés en France".

"Je ne peux pas laisser dire qu'on réduit les libertés en France", a plaidé Emmanuel Macron sur Brut, média des réseaux sociaux très populaire au sein de la jeunesse française. La France, a-t-il estimé, "a été caricaturée" dans le récent débat sur l'article 24 d'une proposition de loi sur la sécurité, qui s'est élargi en polémique sur les violences policières.
Cet article 24, qui encadre la diffusion des images des policiers afin, selon les autorités, de les protéger de la haine en ligne, a cristallisé les oppositions à la proposition de loi, notamment celle de journalistes et d'organisations de gauche, qui la jugent "liberticide". "C'est un grand mensonge. On n'est pas la Hongrie ou la Turquie", a poursuivi le chef de l'Etat, considérant que le débat "a été contaminé par un discours militant, hostile au gouvernement". "On a prêté au législateur beaucoup de bêtises et quand je vois beaucoup de correspondants étrangers faisant référence à des journaux, à des journalistes ou autres qui sont des quasi militants et utiliser cela pour (...) expliquer qu'en France on allait réduire toutes les libertés, très sincèrement, ça n'a jamais été l'intention du législateur", a-t-il argumenté.

Dans ce premier entretien avec ce média, il a aussi répondu sur des sujets particulièrement sensibles comme l'islam et la laïcité, après que certains médias anglo-saxons ont accusé la France de persécuter les musulmans.

"La France n'a pas de problèmes avec l'Islam, elle a même une relation de longue date (...). Simplement nous avons construit notre République, notre projet collectif dans la séparation entre le politique et le religieux, c'est ça que parfois beaucoup de régions du monde ont du mal à comprendre", a-t-il affirmé, défendant la laïcité française.

Violences et immigration 

Evoquant le récent assassinat d'un professeur qui avait montré en classe des caricatures de Mahomet, le chef de l'Etat a estimé que la France avait "été attaquée" "parce qu'(elle) avait défendu la liberté d'expression". "Parce que j'ai en effet pas simplement défendu cet enseignant mais toutes celles et ceux qui critiquent".
"J'ai été frappé que la presse anglo-saxonne a même dit: +ces Français sont étranges, ils ont insulté le prophète, ils n'aiment pas l'Islam, ils ont un problème avec cette religion+", a-t-il ajouté défendant "une liberté d'expression pleine et entière", y compris le droit au blasphème conforme au droit français.

Emmanuel Macron qui entendait faire valoir son point de vue auprès d'une jeunesse frappée par la crise sanitaire et économique, a aussi répondu sur d'autres sujets qui lui tiennent à cœur, comme l'environnement, la justice sociale ou les violences policières, un débat qui secoue la France après plusieurs affaires ayant choqué le pays.

Interrogé notamment par le journaliste Rémy Buisine, récemment mis à terre par des policiers lors de l'évacuation brutale de migrants à Paris, le président a reconnu vendredi qu'il existait "des violences par des policiers". Mais il a dénoncé l'expression "violences policières" qui est, selon lui, devenue "un slogan pour des gens qui ont un projet politique". Et il s'est attaché à dénoncer les violences dont les policiers sont victimes de la part de "gens ensauvagés complètement".

Parallèlement, il a néanmoins annoncé le lancement en janvier d'une plateforme nationale de signalement des discriminations, gérée par l'Etat, le défenseur des droits et des associations. "Aujourd'hui quand on a une couleur de peau qui n'est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (..) On est identifié comme un facteur de problème et c'est insoutenable", a regretté le chef de l'Etat. Aux jeunes Français issus de l'immigration extra-européenne, il a lancé : "La République vous reconnaît" ; "Vous êtes une chance pour elle. Et donc votre histoire individuelle est une partie de notre histoire" et de "l'identité française".

Dans un entretien avec un média en ligne, le président français Emmanuel Macron s'est insurgé vendredi contre ceux qui, y compris dans la presse à l'étranger, "expliquent qu'on réduit les libertés en France".
"Je ne peux pas laisser dire qu'on réduit les libertés en France", a plaidé Emmanuel Macron sur Brut, média des réseaux sociaux très populaire au sein de la jeunesse...