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Dernières Infos - Explosions de Beyrouth

Choucair réclame l'accélération de l'enquête afin de faire avancer les indemnisations


Choucair réclame l'accélération de l'enquête afin de faire avancer les indemnisations

Le président des organismes économiques, Mohammad Choucair (c), aux côtés du président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas (g) et le président du syndicat des propriétaires d'hôtels, Pierre Achkar (d), à Beyrouth, le 25 novembre 2020. Photo fournie par Magali Abboud/OLJ

Le président des organismes économiques libanais, Mohammad Choucair, a appelé encore une fois les autorités locales à accélérer l'enquête sur la double explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, afin que les indemnisations, notamment de la part des assurances, puissent être versées sans plus de retard.

La double explosion du port de Beyrouth du 4 août dernier, qui a fait au moins 204 morts et 6.500 blessés, était due au stockage de plusieurs centaines de tonnes de nitrate d'ammonium, sans mesure de précaution, de l'aveu même des autorités libanaises. Les responsables libanais ont refusé l'idée d'une enquête internationale sur cette affaire, malgré les appels au Liban et à l'étranger à des investigations indépendantes. Jusqu'à présent, aucune conclusion n'a été rendue publique. L'immense déflagration a gravement endommagé de nombreuses habitations et commerces à plusieurs kilomètres à la ronde. Près d’un mois après les explosions au port, une étude réalisée par le groupe de la Banque mondiale, l’ONU et l’Union européenne, avait évalué entre 3,8 et 4,6 milliards de dollars la facture des dégâts matériels dans le port et les quartiers soufflés.

"Nous allons lancer une initiative qui prévoit de séparer le volet concernant la cause de l'explosion, qu'il s'agisse d'un accident ou d'un acte terroriste, de celui portant sur les responsabilités qui en découlent (...), car si nous continuons de la sorte, (...) la reconstruction de Beyrouth sera une mission difficile", a mis en garde M. Choucair, lors d'une conférence de presse conjointe avec notamment le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, et le président du syndicat des propriétaires d'hôtels, Pierre Achkar, qui ont lancé des appels dans ce sens également. Etaient également présents le mohafez de Beyrouth, Marwan Abboud, le président de la Confédération générale des Travailleurs du Liban (CGTL), Béchara Asmar, et le président du Conseil économique et social, Charles Arbid.

Mohammad Choucair a appelé à rendre "immédiatement public le premier volet de l'enquête car il existe des biens assurés d'une valeur d'un milliard de dollars qui attendent les résultats de l'enquête en cours". "Les organismes économiques ne se tairont pas et feront tout ce qui est possible pour lancer un mécanisme efficace de contact avec les responsables afin que justice soit faite", a-t-il prévenu.

Le président des organismes économiques a par la suite souligné la nécessité pour "les personnes concernées d'obtenir les droits qui leurs sont dus par leurs compagnies d'assurances, au fur et à mesure que celles-ci paient (en argent frais). "Si les paiements sont effectués en livres libanaises et que les dommages sont calculés sur la base du taux de 1.500 LL pour un dollar, alors il n'y aura pas de travaux de construction pour les bâtiments endommagés et le retour de la capitale dans l'état dans lequel elle était (avant l'explosion, NDLR) nécessitera de longues années" a mis en garde M. Choucair.

Recensant le nombre de demandes de remboursement et de prise en charge envoyées aux assureurs du pays par les victimes du drame, qui a ravagé le port et des quartiers entiers de la capitale, un premier rapport provisoire publié par la Commission de contrôle des assurances répertorie 14.732 plaintes, comptabilisées au 6 novembre, représentant près de 1.658 milliards de livres (soit 1,1 million de dollars au taux officiel de 1 507,5 livres). Ce montant doit, en principe, être couvert dans sa quasi-totalité (94,5 %) par les réassureurs (les sociétés couvrant les assureurs libanais), soit l’équivalent de 1 568 milliards de livres (soit 1,04 million de dollars).

La prise en charge des dégâts provoqués par la double explosion au port demeure, plus de trois mois après la catastrophe, l’objet d’un bras de fer entre les assureurs locaux, via l’Association des compagnies d’assurances au Liban, et une partie des entrepreneurs beyrouthins, représentés par M. Choucair. Les premiers insistent pour attendre les résultats de l’enquête, pendant que les seconds réclament un déclenchement immédiat des procédures de remboursement.

Sur le plan politique, M. Choucair a appelé une nouvelle fois à la formation d'un gouvernement pour sortir de la crise actuelle. "Le 12 octobre, les organismes économiques ont lancé un appel de détresse pour former un gouvernement de sauvetage, et aujourd'hui nous réitérons notre l'appel. Il ne fait aucun doute que la seule issue pour sauver le Liban et reconstruire Beyrouth (...) commence par la formation d'un gouvernement compétent et de sauvetage", a-t-il estimé.

"Personne ne s'est tenu aux côtés des personnes touchées à part les ONG et les jeunes", a regretté de son côté Nicolas Chammas. "Le plus grand désastre reste celui lié à la question de l'assurance", a-t-il estimé. Il a ainsi appelé ces compagnies à "verser une juste compensation aux personnes touchées par l'explosion", affirmant "qu'en cas d'échec de leur mission, l'ACB ne restera pas les bras croisés".

"Les négociations avec les compagnies d'assurance n'ont abouti à aucun résultat jusqu'à présent, et nous n'avons pas été en mesure de mettre en place un mécanisme de travail pour obtenir l'indemnisation requise pour les dommages", a regretté de son côté Pierre Achkar. "Jusqu'à présent, nous ne savons pas si nous allons percevoir les indemnisations en dollars frais ou en chèques (dollars ou livres libanaises)" a-t-il ajouté.

Le président des organismes économiques libanais, Mohammad Choucair, a appelé encore une fois les autorités locales à accélérer l'enquête sur la double explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, afin que les indemnisations, notamment de la part des assurances, puissent être versées sans plus de retard. La double explosion du port de Beyrouth du 4 août dernier, qui a fait au...