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Des responsables alertent le Conseil de sécurité sur une crise qui s'aggrave

Des responsables alertent le Conseil de sécurité sur une crise qui s'aggrave

Un enfant yéménite assis devant des colis d'aide humanitaire. Photo d'archives AFP

Le chef du Programme alimentaire mondial (PAM), prix Nobel de la paix 2020, David Beasley, et deux autres responsables de l'ONU ont averti mercredi le Conseil de sécurité que la crise s'aggravait au Yémen, où "la famine frappe à la porte" du pays.

"La famine est vraiment une possibilité très dangereuse", a souligné David Beasley lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité. "Les lumières d'alerte clignotent, et pas en jaune mais en rouge", a-t-il insisté. "Pour éviter la famine, nous avons besoin de 2,6 milliards de dollars pour l'année 2021" et "il nous faut bouger maintenant sinon les gens vont mourir", a mis en garde le patron du PAM. "Je demande au Conseil de sécurité de donner de l'espoir au peuple du Yémen. Ne leur tournez pas le dos (...), entendez le signal d'alarme avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il ajouté.

Après avoir décrit dans le détail aux ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil les horribles souffrances que provoque la faim sur l'être humain jusqu'à son décès, avec hallucinations et convulsions, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a laissé transparaître sa lassitude face à l'absence de perspective positive au Yémen. "Les Yéménites ne +souffrent pas de la faim+. Ils sont affamés" par d'autres, a-t-il lancé, en rappelant qu'une famine avait déjà été évitée il y a deux ans dans le pays. "Quand je pense à ce que signifierait la famine, je ne comprends vraiment pas pourquoi on ne fait pas plus pour l'empêcher", a-t-il dit.

L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, n'a pas fait état de progrès vers une solution politique et un arrêt de la guerre. Selon lui, le dossier du pétrolier Safer ancré au large de Hodeida (ouest) et qui nécessite des réparations urgentes sauf à provoquer une vaste marée noire est toujours au point mort, les houthis refusant à l'ONU l'accès au navire.

Selon une étude du PAM réalisée avant le déclenchement de la pandémie de Covid-19, aux conséquences inconnues au Yémen, le nombre de Yéménites confrontés à une insécurité alimentaire sévère dépassait en 2020 les 17 millions, sur une population totale de quelque 30 millions.

Le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, pour la plupart des civils, et entraîné, selon l'ONU, la pire crise humanitaire dans le monde. Il oppose le gouvernement soutenu depuis 2015 par une coalition dirigée par l'Arabie Saoudite aux rebelles houthis appuyés par l'Iran.

Le chef du Programme alimentaire mondial (PAM), prix Nobel de la paix 2020, David Beasley, et deux autres responsables de l'ONU ont averti mercredi le Conseil de sécurité que la crise s'aggravait au Yémen, où "la famine frappe à la porte" du pays."La famine est vraiment une possibilité très dangereuse", a souligné David Beasley lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité. "Les...