Le secrétaire d’État adjoint américain pour le Moyen-Orient, David Schenker, a rectifié des propos qui lui ont été attribués par la présidence de la République, à l’issue de son entretien hier avec le président Michel Aoun, au sujet du rôle que joue le chef de l’État dans la lutte contre la corruption.
Le responsable américain s’était abstenu de toute déclaration à la presse après sa réunion avec M. Aoun, mais la présidence libanaise a affirmé, dans un communiqué, que M. Schenker a « salué le rôle positif que joue le chef de l’État en prenant la tête de la lutte contre la corruption et en changeant la voie qui était suivie jusque-là, estimant que les réformes au Liban sont essentielles, d’autant qu’il n’y a pas de différence entre la politique et l’économie ». Toujours selon Baabda, le diplomate américain a « exprimé l’espoir de voir un gouvernement productif, qui mènerait les réformes économiques nécessaires », rapidement formé.
Peu de temps après ce communiqué, l’ambassade américaine à Beyrouth a publié une mise au point, démentant diplomatiquement que M. Schenker ait tenu des propos rendant hommage à l’action du chef de l’État contre la corruption. Dans sa mise au point, le porte-parole de l’ambassade Casey Bonfield précise que le diplomate américain s’est contenté de « remarquer une épée accrochée derrière le bureau du chef de l’État sur laquelle est gravée l’inscription : “La transparence est l’épée qui vaincra la corruption.” Le responsable américain a alors souligné qu’il était de la responsabilité de Son Excellence le président Aoun de brandir (métaphoriquement) cette épée de la transparence et modifier le modèle de gouvernance » dans le pays. Au cours de l’entretien, le chef de l’État a par ailleurs assuré à M. Schenker qu’il œuvrait à mettre en place « un gouvernement propre axé sur la mise en œuvre des réformes indispensables pour permettre au pays de surmonter sa situation économique et financière », insistant sur « l’importance de l’audit des comptes de la Banque du Liban, une étape essentielle sur le plan des réformes, du recouvrement des droits de l’État et du redressement de l’économie libanaise ».
Il a par ailleurs affirmé que le Liban « mise beaucoup sur la médiation des États-Unis » pour aboutir à des « solutions équitables » durant les négociations avec Israël sur le tracé de la frontière maritime. Cette médiation « peut aider à surmonter les difficultés qui pourraient apparaître lors de ces discussions », a ajouté le président Aoun.
Le chef de l’État a par ailleurs évoqué le dossier des réfugiés syriens installés au Liban après avoir fui leur pays en guerre, insistant sur leur « impact négatif au niveau des services publics » et appelant les États-Unis à « faciliter le retour de ces déplacés dans leur pays, où la plupart des régions sont devenues sûres et stables ».
M. Schenker a également été reçu par l’ex-Premier ministre Saad Hariri, candidat à la formation du prochain gouvernement, avec lequel il a évoqué les derniers développements locaux et régionaux, notamment le dossier de la démarcation de la frontière maritime, ainsi que les relations bilatérales entre Beyrouth et Washington.
Le diplomate américain s’est également entretenu avec le chef des Marada, Sleimane Frangié, et l’ex-Premier ministre Nagib Mikati.
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"...mais la présidence libanaise a affirmé, dans un communiqué, que M. Schenker a « salué le rôle positif que joue le chef de l’État en prenant la tête de la lutte contre la corruption et en changeant la voie qui était suivie jusque-là, estimant que les réformes au Liban sont essentielles..." C'est probablement des propos de "M. Schinker"(LoL) que le porte-parole de la présidence a parlé, comme l'appelle une bonne partie de nos reporters de télévision...La distortion des propos s'applique également aux noms propres!
Georges MELKI
13 h 14, le 19 octobre 2020