Le président français Emmanuel Macron s'est dit mercredi "préoccupé" par les déclarations "guerrières" de la Turquie sur le Nagorny Karabakh, théâtre de violents combats entre l'Azerbaïdjan et des séparatistes soutenus par l'Arménie. La Turquie s'est déclarée mardi déterminée à aider l'Azerbaïdjan à "recouvrer ses terres occupées et à défendre ses droits et intérêts selon le droit international" dans le Nagorny Karabakh.
"J'ai noté les déclarations politiques de la Turquie qui, je pense, sont inconsidérées et dangereuses", a déclaré M. Macron, lors d'une conférence de presse dans la capitale lettone Riga. "La France demeure extrêmement préoccupée des messages guerriers que la Turquie a eus ces dernières heures, au fond décomplexant l'Azerbaïdjan dans ce qui serait une reconquête du Nord Karabakh et cela nous ne l'accepterons pas", a-t-il insisté. Néanmoins, le chef de l'Etat français a signalé qu'au stade actuel il n'était pas juste de parler "d'une régionalisation du conflit". Il faut "établir des éléments de faits... pour comprendre exactement ce qui s'est passé et où sont les responsabilités", a précisé M. Macron.
Le chef de l'Etat français a annoncé qu'il aurait des entretiens avec son homologue russe Vladimir Poutine, mercredi soir, et avec le président américain Donald Trump, jeudi, avant de rendre compte de la situation devant le Conseil européen. "Je dis à l'Arménie et aux Arméniens, la France sera dans son rôle", a déclaré M. Macron.
La Turquie considère que l'Arménie occupe le Nagorny Karabakh par les biais des séparatistes hostiles à Bakou qui y ont autoproclamé une république en 1991 lors de la chute de l'Union soviétique. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à la fin de "l'occupation" arménienne du Nagorny Karabakh pour faire cesser les combats meurtriers qui y opposent séparatistes soutenus par l'Arménie et forces azerbaïdjanaises.
Vladimir Poutine s'est entretenu mardi soir au téléphone avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, à la demande de ce dernier, et a souligné "la nécessité urgente d'un cessez-le-feu" et de "désamorcer la crise".
L'Arménie avait affirmé mardi qu'un chasseur-bombardier turc soutenant l'Azerbaïdjan avait abattu un de ses avions militaires, ce qu'ont aussitôt démenti Ankara et Bakou.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé mardi dans une déclaration unanime un "arrêt immédiat des combats".
L'Union européenne a jugé lundi la situation au Karabakh "très préoccupante" et toute ingérence dans cette région "inacceptable".
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