Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) ont fait part de leur profonde inquiétude face à plusieurs tentatives d'émigration clandestine au large des côtes libanaises qui ont fait plusieurs morts, se disant "bouleversés par la mort d'une femme et d'enfants pendant ces migrations" et appelant à s'attaquer à la racine du problème, à savoir "la pauvreté et le manque d'opportunités économiques".
Le Haut Commissariat aux Réfugiés et l'Unicef ont fait part dans une note de "leur inquiétude profonde face aux mouvements d'émigrations par bateaux organisés ces dernières semaines", se disant "bouleversés par les décès survenus et les situations dangereuses que connaissent les hommes, femmes et enfants qui cherchent désespérément un moyen de survie" en émigrant par la mer.
Le 14 septembre, la Force opérationnelle maritime de la Finul a secouru un bateau au large des côtes libanaises avec 37 personnes à bord, dont 12 enfants. Plusieurs passagers sont décédés au cours des sept jours de voyage en mer dont des enfants et une femme. Lorsque le bateau a finalement atteint Beyrouth, plusieurs des autres passagers étaient dans un état critique et ont dû être transportés d'urgence à l'hôpital.
"Dans des situations désespérées, les gens partiront quel que soit le danger encouru. Il est essentiel de s'attaquer aux raisons de ces départs désespérés et d'assurer un sauvetage collectif rapide des personnes en détresse en mer", a déclaré Mireille Girard, représentante du HCR au Liban.
Même son de cloche du côté de l'Unicef, dont la responsable au Liban Yukie Mokuo s'est dite "extrêmement préoccupée par les risques auxquels les enfants sont confrontés lorsqu'ils émigrent dans de telles conditions". Elle a appelé à "s'attaquer aux causes de la migration, notamment la pauvreté et l'absence d'opportunités économiques". "Si ces causes ne sont pas traitées de manière sérieuse et sur le long terme, des familles et des enfants continueront de quitter leurs foyers à la recherche d'un avenir plus prometteur, notamment à travers des voies de migration illégales", prévient Mme Mokuo.
Au cours de la période de juillet à septembre, 21 tentatives de migration clandestine vers Chypre, principalement de la part de Syriens, mais aussi Libanais et travailleurs étrangers ont été signalées, rappelle l'ONU. Ces traversées ont lieu principalement d'août à novembre, avant le début des tempêtes hivernales.
Dans ce contexte, le secrétaire général du Haut comité de secours, le général Mohammad Kheir, avait appelé vendredi les responsables concernés à se pencher sur la question des tentatives d'émigration illégales au départ du Liban. Plus tôt dans la journée, la dépouille d'un habitant de Tripoli avait été retrouvée au large de Saadiyate, au sud de Beyrouth, et remise à ses proches.
Depuis plusieurs semaines, des tentatives de quitter clandestinement le Liban par la mer ont été avortées, notamment par l'intervention de l'armée libanaise, alors que le Liban traverse depuis l'an dernier sa pire crise économique et sociale depuis des décennies, amplifiée par la pandémie de Covid-19 et l'instabilité politique. La situation s'est encore aggravée dans le pays après l'explosion au port de Beyrouth le 4 août qui a fait plus de 190 morts et plus de 6.500 blessés.
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