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Sit-in devant le Palais de Justice de Beyrouth en solidarité avec des journalistes poursuivis par Berry

Sit-in devant le Palais de Justice de Beyrouth en solidarité avec des journalistes poursuivis par Berry

Un homme manifestant en solidarité avec la presse libanaise, le 15 septembre 2020 devant le Palais de Justice de Beyrouth. Photo Samir Moukheiber

Des dizaines de manifestants issus de la société civile se sont rassemblés mardi matin devant le Palais de Justice de Beyrouth, en solidarité avec des journalistes auditionnés par la justice après une plainte déposée contre eux par le président du Parlement, Nabih Berry, rapporte notre journaliste sur place, Samir Moukheiber.
Les protestataires sont venus réclamer "l'arrêt des atteintes aux libertés et des poursuites contre les journalistes". Plusieurs médecins regroupés au sein du collectif "Les blouses blanches" sont également venus exprimer leur soutien.

Les journalistes Dima Sadek et Riad Tawk ainsi que l'activiste Farouk Yaacoub, ont été auditionnés par le Parquet général près la cour de cassation dans le cadre de la plainte déposée contre eux, ainsi que la chaîne MTV, par le chef du Législatif, l'une des figures les plus honnies par la rue qui réclame le départ de la classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence. M. Berry a porté plainte pour "diffamation et calomnie, ainsi que fausses informations et incitations aux dissensions".

C'est l'avocat de M. Berry, Ali Rahal, qui a déposé cette plainte à la suite de l'émission "Bi Issem al-Chaab" (Au nom du peuple) diffusée le 19 août et présentée par Riad Tawk. Dans le cadre de cette émission, les invités, Dima Sadek et Farouk Yaacoub, ont critiqué la police du Parlement, qui dépend de la présidence de la Chambre, l'accusant d'avoir tiré des balles en caoutchouc et des billes de plombs contre des manifestants, lors de rassemblements dans la foulée de l'explosion du 4 août au port de Beyrouth. Les invités ont également qualifié les policiers du Parlement de "voyous" (Baltajiyé, NDLR), rappelle l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

"J’étais aux urgences après la manifestation du 8 août lorsque la garde du Parlement a tiré des grenailles de plomb sur les manifestants. C’est extrêmement grave, ce sont des munitions létales qui perforent le corps humain et qui ont touché entre autres beaucoup d’yeux. On les utilise généralement pour abattre les animaux”, déplore le docteur Rami Raad, qui fait partie des "Blouses blanches".

"Si tu es un assassin, tu t'en sortiras, si tu es un espion tu t'enfuiras, mais si tu es libre, tu seras jugé", peut-on lire sur une banderole accrochée par les manifestants.

Photo Samir Moukheiber

A leur sortie du tribunal, les deux journalistes et l'activiste ont rejeté devant les manifestants "toutes les accusations de près comme de loin, portant atteinte" à leurs droits et ont fait part de leur "étonnement" face à cette convocation "qui n'a rien à voir avec la réalité", rapporte l'Ani. Ils ont également demandé "la révélation de l'identité des personnes qui ont tiré à balle réelle et avec des billes en plomb en direction des manifestants devant le Parlement, blessant 13 hommes et femmes, pour la plupart touchés au niveau des yeux". "Nous ne nous tairons pas et la révolution continue" ont-ils lancé, jugeant que "l'affaire aurait dû être renvoyée devant le tribunal des imprimés", et insistant sur la nécessité d'une "enquête transparente et claire".

Des dizaines de manifestants issus de la société civile se sont rassemblés mardi matin devant le Palais de Justice de Beyrouth, en solidarité avec des journalistes auditionnés par la justice après une plainte déposée contre eux par le président du Parlement, Nabih Berry, rapporte notre journaliste sur place, Samir Moukheiber.Les protestataires sont venus réclamer "l'arrêt des atteintes...