Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, l'un des plus ardents défenseurs du projet controversé du barrage de Bisri, a critiqué samedi la décision de la Banque mondiale d'annuler un prêt censé financer ce projet, s'en prenant aux détracteurs du barrage en les accusant d'avoir mené le pays à la "banqueroute".
"Viendra un jour où l'Etat libanais, et avec lui tous les habitants de Beyrouth, Jezzine, Saïda, le Chouf, Baabda et Aley, réclameront le financement du barrage de Bisri. L'attitude politique négative tombera et le besoin en eau se fera ressentir. A ce moment-là, il ne servira à rien de pleurer. La seule chose utile sera de renégocier un nouveau crédit pour le même barrage avec les mêmes conditions, mais cela se fera à un coût beaucoup plus élevé. C'est de la sorte qu'ils ont mené le Liban à la banqueroute", a écrit Gebran Bassil sur Twitter.
La Banque mondiale a annulé vendredi soir un prêt pour financer le barrage controversé de Bisri, au Liban, qui aurait risqué de détruire une vallée riche en biodiversité selon des experts de l'environnement. L'institution a indiqué dans un communiqué qu'elle avait prévenu le gouvernement libanais du retrait de son accord "à cause de conditions préliminaires non remplies pour le début de la construction".
Les travaux pour le barrage de Bisri, situé dans une belle vallée entre Jezzine et le Chouf, ont été partiellement suspendus en juin après que la Banque mondiale eut formulé certaines inquiétudes sur la mise en oeuvre. Elle avait alors donné au Liban jusqu'au 4 septembre pour travailler à des solutions sur certains sujets liés aux opérations, à la maintenance et à la protection de l'environnement.
Des spécialistes de l'environnement et des agriculteurs craignent que la construction sur une faille sismique n'augmente le risque de tremblement de terre. Parmi les opposants au projet, l’on trouve de nombreux rassemblements de la société civile, mais aussi des partis politiques comme le Parti socialiste progressiste (de Walid Joumblatt) ou les Forces libanaises (de Samir Geagea). A l'opposé, le projet était défendu par le Courant patriotique libre, le Hezbollah, ainsi que le Courant du Futur de Saad Hariri.
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