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Le Kremlin rejette toute implication de l'Etat russe

Le Kremlin rejette toute implication de l'Etat russe

Alexeï Navalny le 29 septembre 2019 à Moscou. Photo Yuri Kadobnov AFP

Le Kremlin a rejeté jeudi toute implication de l'Etat russe dans l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, victime selon Berlin d'une attaque à un agent neurotoxique de type Novitchok, dénoncée par les Occidentaux.

"Il n'y a aucune raison d'accuser l'Etat russe", a martelé à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en appelant l'Occident à se garder de tout "jugement hâtif" et soulignant que Moscou est prêt au "dialogue" avec Berlin et les Européens dans cette affaire.

Selon le gouvernement allemand, des examens approfondis effectués par un laboratoire de l'armée allemande sur l'opposant russe, hospitalisé à Berlin, ont apporté la "preuve sans équivoque" de l'emploi contre ce critique du Kremlin de 44 ans d'un agent chimique neurotoxique de type Novitchok.

Mis au point par les Soviétiques dans les années 70 en tant qu'arme chimique, cet agent se présente le plus souvent sous la forme d'une fine poudre susceptible de pénétrer les pores de la peau ou les voies respiratoires. Ce même agent neurotoxique avait déjà utilisé contre l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en 2018 en Angleterre, selon les autorités britanniques, qui en ont imputé la responsabilité à l'Etat russe. L'affaire Skripal a provoqué à l'époque de lourdes sanctions occidentales contre la Russie, qui a rejeté toute implication, et l'expulsion en série de diplomates russes à travers le monde.

Economie sous le choc

Après la confirmation par l'Allemagne de l'empoisonnement de M. Navalny au Novitchok, l'économie russe s'est réveillée jeudi sous le choc, sur fond des craintes de nouvelles sanctions à l'encontre de Moscou. Le rouble a plongé dès mercredi soir à son plus bas niveau depuis le pic de la pandémie de coronavirus au printemps, et la Bourse de Moscou a également dégringolé, l'indice RTS, libellé en dollars, chutant de plus de 3% à la clôture mercredi.

"Les relations de la Russie avec l'Occident ont de nouveau été empoisonnées par le Novitchok", a écrit jeudi le quotidien russe Kommersant, jugeant évident que l'Union européenne et les Etats-Unis considéraient actuellement la mise en place de nouvelles sanctions contre Moscou.

Cette situation pourrait également avoir de lourdes conséquences sur le projet de gazoduc Nord Stream 2, qui devait abreuver l'Europe et notamment l'Allemagne en gaz russe. Bien que quasiment terminé, le projet est à l'arrêt depuis plusieurs mois en raison des menaces de sanctions américaines.

Jusqu'à présent, l'Allemagne, principal acteur européen de ce projet, condamnait la position de Washington. Mais Bild, le journal le plus lu d'Allemagne, appelait jeudi à arrêter le projet, affirmant que "si le gouvernement (allemand) n'arrête pas la construction de Nord Stream 2, nous financerons bientôt par (ce projet) les attaques au Novitchok de Poutine".

M. Peskov a qualifié ces appels de "déclarations émotionnelles" et insisté que le projet de gazoduc était "dans les intérêts de la Russie, de l'Allemagne et de tout le continent européen".

Eclaircissements "urgents"

Blogueur anti-corruption, connu pour ses enquêtes visant les élites russes, Alexeï Navalny a été hospitalisé en Sibérie fin août après avoir fait un malaise dans l'avion. Il a ensuite été transporté à Berlin à la demande de sa famille et reste "dans un état grave", selon l'hôpital berlinois de la Charité.

Le gouvernement allemand a condamné jeudi "cette attaque dans les termes les plus fermes" et demandé à la Russie des éclaircissements "urgents" sur cet empoisonnement. "De très graves questions se posent à présent, auxquelles seul le gouvernement russe peut et doit répondre", a prévenu la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays assure la présidence du Conseil de l'Union européenne.

Pour sa part, M. Peskov a insisté jeudi sur le fait qu'"aucune substance toxique" n'avait été détectée par les médecins russes avant le transfert de M. Navalny vers Berlin et déploré un "déficit" d'informations sur les résultats des analyses effectuées en Allemagne. "Nous espérons qu'il sera possible d'établir les origines de ce qu'il s'est passé, nous y avons intérêt, nous le souhaitons. Mais nous avons besoin des informations de la part de l'Allemagne", a affirmé Dmitri Peskov.

Le Kremlin a rejeté jeudi toute implication de l'Etat russe dans l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, victime selon Berlin d'une attaque à un agent neurotoxique de type Novitchok, dénoncée par les Occidentaux. "Il n'y a aucune raison d'accuser l'Etat russe", a martelé à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en appelant l'Occident à se garder de tout ...