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L'échange de prisonniers presque achevé, démarrage prochain des pourparlers de paix

L'échange de prisonniers presque achevé, démarrage prochain des pourparlers de paix

Des combattants talibans dans l’est de l’Afghanistan en mars 2020. Photo Noorullah Shirzada AFP

Le gouvernement afghan et les talibans ont annoncé jeudi avoir presque achevé l'échange de prisonniers sur lequel ils s'opposaient depuis six mois, une étape importante avant de prochains pourparlers historiques entre les deux camps, en guerre depuis bientôt 19 ans.

"Le gouvernement a relâché les 400 derniers prisonniers, mis à part quelques-uns qui inquiètent nos partenaires", a tweeté Javid Faisal, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC). "Nous attendons que les discussions (avec les talibans) démarrent rapidement", a-t-il encore écrit. Prévue en mars, l'ouverture d'un dialogue de paix, inédit entre les deux camps, a été reportée à plusieurs reprises du fait de désaccords persistants autour d'un échange de prisonniers : quelque 5.000 talibans contre un millier de membres des forces afghanes.

Cette disposition, inscrite dans un accord américano-taliban signé en février au Qatar, qui entérine le retrait des troupes étrangères d'Afghanistan d'ici mi-2021, a dès le départ suscité l'hostilité de Kaboul, non signataire du texte. Les autorités afghanes, réfractaires tout au long du processus, ont particulièrement renâclé à relâcher les 400 derniers insurgés, accusés ou condamnés pour des crimes graves, qu'ils ont fini par libérer en grande partie cette semaine, selon les deux camps, au nom des pourparlers de paix à venir.

"Les efforts diplomatiques sont en cours", a commenté M. Faisal, ajoutant que les talibans avaient quant à eux relâché des soldats membres d'une unité commando réclamés par Kaboul. "Nous avons relâché tous les prisonniers du gouvernement", a confirmé un responsable taliban, ajoutant que ses frères d'armes avaient été presque intégralement libérés par Kaboul.

Plus d'obstacles 

"Sept de nos prisonniers sont toujours en détention, car l'Australie et la France ont des préoccupations à leur sujet, a-t-il ajouté. L'administration de Kaboul va les envoyer au Qatar où ils seront détenus pendant les discussions interafghanes." Une source diplomatique a confirmé jeudi à l'AFP sous couvert d'anonymat la possibilité de transférer ces sept prisonniers à Doha. "Les Américains font pression sur les autorités afghanes pour ça. Mais les Afghans n'ont pas encore pris leur décision finale", a-t-elle expliqué.

Bien que les négociations de paix doivent débuter à Doha peu après la fin de l'échange, la date de leur démarrage n'a pas encore été fixée. Selon plusieurs responsables afghans, la délégation de négociateurs de Kaboul doit partir instamment pour Doha.

"Le gouvernement a levé tous les obstacles à l'ouverture de discussions directes", a expliqué jeudi Najia Anwari, porte-parole du ministère pour la Paix. "L'équipe de négociateurs (de Kaboul) se prépare maintenant à prendre part aux pourparlers", a-t-elle ajouté. Kaboul a déjà envoyé une "petite équipe technique" à Doha, pour "des préparatifs logistiques" en vue des négociations, avait elle expliqué mercredi à l'AFP.

Face aux négociateurs, M. Ghani avait quant a lui déclaré mercredi qu'une "étape cruciale vers la paix" avait été franchie, ajoutant qu'il espérait que les pourparlers mènent à "une réduction de la violence et un cessez-le-feu permanent". Les talibans, eux, se sont dits prêts à débuter les pourparlers de paix avec Kaboul "dans la semaine qui suivra" la finalisation de l'échange des prisonniers.

Les Etats-Unis, à la tête d'une coalition ayant chassé les talibans du pouvoir fin 2001, n'ont cessé de pousser pour que s'achève l'échange de captifs et que démarrent les négociations.

Le président américain Donald Trump veut en effet rapatrier au plus vite l'ensemble de ses troupes d'Afghanistan et mettre fin à la plus longue guerre de l'histoire de son pays

Le gouvernement afghan et les talibans ont annoncé jeudi avoir presque achevé l'échange de prisonniers sur lequel ils s'opposaient depuis six mois, une étape importante avant de prochains pourparlers historiques entre les deux camps, en guerre depuis bientôt 19 ans.
"Le gouvernement a relâché les 400 derniers prisonniers, mis à part quelques-uns qui inquiètent nos partenaires", a...