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Dernières Infos - Contestation enseignante en Jordanie

HRW appelle à libérer tous les détenus

HRW appelle à libérer tous les détenus

Des Jordaniens manifestant contre un projet de réforme fiscale, à Amman, en juin 2018. Photo d'illustration AFP / AHMAD GHARABLI

Human Rights Watch (HRW) a appelé jeudi à libérer tous les manifestants encore détenus dans le cadre de la répression de la contestation enseignante en Jordanie, accusant Amman d'utiliser la lutte contre le coronavirus pour étouffer ce mouvement.

Le 25 juillet, la justice jordanienne a interdit d'activité le syndicat des enseignants et ordonné la fermeture de ses locaux pour deux ans, après une manifestation organisée par l'organisme pour réclamer au gouvernement d'honorer un accord sur des hausses de salaires.

Dimanche, les autorités du royaume ont annoncé la libération de 13 cadres du syndicat à l'approche de la rentrée scolaire le 1er septembre. "Mais d'autres responsables syndicaux et manifestants restent en détention", déplore dans un communiqué HRW, qui réclame la libération de toutes les personnes "en détention administrative arbitraire". L'ONG cite plusieurs cas, pour lesquels elle est entrée en contact avec des proches, à Amman, mais aussi à Irbid et Ajloun, deux villes à quelques dizaines de kilomètres au nord de la capitale. Le pouvoir jordanien "exploite (...) l'état d'urgence pour étouffer l'indignation publique contre la fermeture arbitraire du syndicat d'enseignants", dénonce HRW.

Selon elle, les autorités affirment avoir empêché de nouvelles manifestations afin de faire respecter les mesures sanitaires, prévues par l'état d'urgence pour lutter contre le Covid-19, qui interdisent notamment les rassemblements de plus de 20 personnes. "La Jordanie devrait cesser d'utiliser la pandémie comme un prétexte pour faire taire l'inquiétude populaire face à ces mesures arbitraires", estime Michael Page, le directeur-adjoint de HRW pour le Moyen-Orient.

Selon l'ONG, Amman devrait immédiatement lever l'interdiction des manifestations et protéger le droit aux rassemblements publics en conformité avec les mesures sanitaires de lutte contre le nouveau coronavirus. La répression actuelle "pourrait en fait susciter une indignation encore plus grande contre les décisions abusives des autorités", prévient encore M. Page.

A ce jour, le syndicat des enseignants reste interdit et ses locaux fermés. Le autorités ont également interdit la publication par les médias ou sur les réseaux sociaux d'informations sur l'enquête judiciaire sur le syndicat.

Human Rights Watch (HRW) a appelé jeudi à libérer tous les manifestants encore détenus dans le cadre de la répression de la contestation enseignante en Jordanie, accusant Amman d'utiliser la lutte contre le coronavirus pour étouffer ce mouvement.
Le 25 juillet, la justice jordanienne a interdit d'activité le syndicat des enseignants et ordonné la fermeture de ses locaux pour deux ans,...