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Culture - Insolite

À Tokyo, une exposition d’art où le vol des œuvres est permis

À Tokyo, une exposition d’art où le vol des œuvres est permis

Une foule se bouscule dans la galerie d'art Same à Tokyo où le vol des œuvres est permis, le 9 juillet 2020 à Tokyo. Behrouz Mehri/AFP

Cambrioleurs, mais pas tous gentlemen : une galerie d’art à Tokyo a récemment proposé aux visiteurs de « voler » les œuvres de leur choix, mais une part du butin s’est rapidement retrouvée sur des sites de vente aux enchères.

Les organisateurs pensaient que l’événement serait plutôt confidentiel, mais l’information s’est vite propagée via les réseaux sociaux. Si bien que près de 200 personnes se sont pressées à l’ouverture, peu avant minuit dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les « malfaiteurs » ont été si efficaces que l’exposition a été dévalisée de ses œuvres en moins de dix minutes, alors qu’elle était prévue pour durer jusqu’à dix jours.

La cohue a été telle que des policiers sont accourus sur les lieux, avant que les organisateurs ne dissipent tout malentendu.

Cette « exposition d’art escamotable » était une « expérimentation » censée transformer la relation entre les artistes et le public, a expliqué à l’AFP Tota Hasegawa, à l’origine du projet.

Yusuke Hasada, 26 ans, a réussi à s’emparer d’un billet froissé de 10 000 yens (environ 83 euros) encadré, qui faisait partie de l’installation My Money de l’artiste Gabin Ito.

Arrivé une heure avant l’heure d’ouverture prévue, le jeune homme, l’un des rares à n’être pas repartis bredouilles, s’était posté stratégiquement devant l’entrée de la galerie, alors que ses nombreux concurrents attendaient en ordre dispersé.

Des visiteurs regardent et photographient des œuvres exposées dans la galerie d'art Same où le vol des œuvres est permis, le 9 juillet 2020 à Tokyo. Behrouz Mehri/AFP

Plaisir de la transgression

Le jeune homme assure vouloir conserver le fruit de son larcin pour décorer son appartement.

Mais certains avaient des intentions plus vénales : quelques heures après le casse, plusieurs objets de l’exposition étaient déjà en vente sur des sites d’enchères, à des prix atteignant parfois 100 000 yens (plus de 800 euros).

La possibilité de voler des objets permet d’attirer un public plus large et procure aux visiteurs un certain plaisir de la transgression, selon Minori Murata, une artiste ayant exposé des portefeuilles avec de l’argent et des cartes de crédit éparpillés.

La société japonaise n’a pas pour habitude de braver les interdits, et le pays jouit d’un taux de criminalité très faible.

D’ailleurs, certains cambrioleurs de l’exposition se sont comportés comme des gentlemen, a estimé l’organisateur Tota Hasegawa.

La preuve ? Quand l’un d’eux « a perdu son sac avec son portefeuille dedans, l’objet en question a été ramassé, remis à quelqu’un de l’organisation et restitué à son propriétaire », a-t-il souligné.

Miwa SUZUKI/AFP

Cambrioleurs, mais pas tous gentlemen : une galerie d’art à Tokyo a récemment proposé aux visiteurs de « voler » les œuvres de leur choix, mais une part du butin s’est rapidement retrouvée sur des sites de vente aux enchères.Les organisateurs pensaient que l’événement serait plutôt confidentiel, mais l’information s’est vite propagée via les...

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