Alors que de longues files se sont formées samedi devant plusieurs boulangeries du Liban, qui connaît sa pire crise économique en trente ans, le ministre de l'Economie, Raoul Nehmé, s'est voulu rassurant, affirmant qu'il n'y avait pas de "pénurie de pain".
"Nous avons de grandes réserves de farine et de blé, et par conséquent, il n'y a pas de pénurie de pain. Nous appelons les citoyens à ne pas se ruer sur les boulangeries", a écrit M. Nehmé sur Twitter.
Des photos circulant sur les réseaux sociaux, partagées notamment par le groupe d'activistes "Vous puez" (Tol3et Rihetkoum), montrent des embouteillages devant de nombreux points de vente de pain, notamment devant une boulangerie Chamsine de la Békaa. Selon notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah, les habitants privilégient l'achat de pain auprès des boulangers ayant leur propre four plutôt que dans les supermarchés, où les prix sont plus élevés, ce qui a causé les files devant certains établissements.
Depuis plusieurs mois, les boulangeries du Liban mettent régulièrement les autorités en garde contre "les graves crises qui touchent le secteur", en raison notamment de la pénurie de mazout et de l'augmentation du prix des matières premières, dans un contexte de hausse du dollar face à la livre libanaise et de la crise économique et financière.
Pour tenter de trouver une voie médiane entre les boulangers et les citoyens, le ministère de l'Economie a légèrement augmenté les prix du paquet de pain et diminué leur poids réglementaire, mais cette augmentation a été jugée insuffisante par les boulangers qui ont appelé l'Etat à subventionner les matières premières entrant dans la fabrication du pain.
Le ministre de l’Économie et du Commerce, Raoul Nehmé, a accru les inquiétudes de l’opinion publique en début de semaine en proposant de modifier les modalités d’attribution de la subvention sur le taux livre/dollar dont bénéficient depuis octobre dernier les importateurs de farine et de carburant (essence et mazout, plus particulièrement).
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