Iran : Rohani dénonce le non-respect des consignes sanitaires

Le président iranien Hassan Rohani a reproché samedi à ses concitoyens le faible respect des consignes sanitaires contre le nouveau coronavirus et estimé que les efforts des responsables d'un important sanctuaire chiite étaient insatisfaisants.

M. Rohani a tenu ces propos alors que le ministère de la Santé a annoncé 71 décès supplémentaires provoqués par la maladie Covid-19 en 24 heures et 2.410 nouveaux cas de contamination dans le même temps.

Selon un rapport, "le respect des consignes par notre cher peuple a été formidable: jusqu'à 80% et plus" des Iraniens les ont respectées entre le 20 avril et le 20 mai, a-t-il affirmé.

Mais ce rapport "inquiétant" montre que "cela a beaucoup diminué (...) avec seulement 18% à 20% des gens qui les respectent" désormais, a-t-il ajouté.

Le président, qui s'exprimait lors d'une allocution télévisée, a aussi confié son inquiétude concernant la situation dans la province de Khorassan-é Razavi (nord-est), dont la capitale Machhad, ville sainte chiite, est le plus important centre de pèlerinage du pays.

"Au mausolée de l'Imam-Réza (figure sacrée du chiisme enterrée à Machhad, NDLR), les responsables doivent faire plus d'efforts", a jugé M. Rohani.

Les informations disponibles concernant le "port du masque, la distanciation sociale, la prière collective ne sont pas satisfaisantes", a-t-il regretté.

L'Iran, qui a annoncé ses premiers cas de contamination par le nouveau coronavirus mi-février, est le pays au Proche et Moyen-Orient le plus durement touché par la pandémie de Covid-19.

Selon les chiffres annoncés samedi par la porte-parole du ministère de la Santé Sima Sadat Lari, la maladie a fait officiellement 8.730 morts en Iran sur un total de 184.955 cas.

Les chiffres du gouvernement ont été remis en doute à plusieurs reprises par des experts étrangers mais aussi des responsables iraniens, pour qui ils sont largement sous-estimés.

Depuis avril, l'Etat a levé progressivement la quasi-totalité des restrictions destinées à lutter contre le nouveau coronavirus et l'activité semble avoir repris un cours presque normal dans la majorité des provinces du pays.

Après avoir été fermés dès la mi-mars, les hauts lieux de pèlerinage --le mausolée de l'Imam-Réza, le sanctuaire de Fatima-Massoumeh et la mosquée Jamkaran à Qom (centre), ainsi que le sanctuaire de Shah-Abdol-Azim à Téhéran-- ont rouvert fin mai.