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Tensions communautaires : Aoun et Diab appellent à la vigilance

Tensions communautaires : Aoun et Diab appellent à la vigilance

Discussion entre le président Michel Aoun (d) et le Premier ministre Hassane Diab au palais présidentiel de Baabda. Photo d'archives REUTERS/Mohamed Azakir

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, qui présidait mercredi un Conseil des ministres au palais de Baabda, et le Premier ministre, Hassane Diab, ont tous deux appelé à la plus haute vigilance, après les incidents intercommunautaires qui ont secoué le pays samedi dernier, suite à une manifestation anti-pouvoir qui a dégénéré.

"Nous sommes en faveur du droit de manifester, mais nous ne pouvons pas accepter les actes de vandalisme et la violence, ni les incitations aux dissensions sectaires et communautaires", a affirmé le chef de l'Etat au début du Conseil, selon la présidence de la République. "Certains ont profité des manifestations sociales pour commettre des actes de vandalisme contre lesquels nous avions mis en garde. Je répète aujourd'hui qu'il faut prendre garde à l'avenir, surtout que des informations recueillies par les services concernés font état de liens entre certains participants et des parties étrangères", a également déclaré le président Aoun. "Nous refusons et condamnons les atteintes aux religions et à leurs symboles, quelque chose qui n'a pas eu lieu même au plus fort de la guerre (civile de 1975-1990). J'appelle tout le monde à rester vigilant et à ne pas laisser la sédition s'infiltrer dans notre société". 

Ce sont des insultes contre Aïcha, l'une des trois épouses du Prophète Mohammad, vénérée par la communauté sunnite, qui ont provoqué les tensions intercommunautaires dans le pays le 6 juin, après avoir été diffusées sur les réseaux sociaux. Ces insultes, attribuées à des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, ont fait l'objet de condamnations de la part de ces deux partis chiites. 

"Le Liban a une nouvelle fois traversé samedi des événements dangereux, mais nous avons mis en échec les projets de sédition confessionnelle et communautaire. J'avais mis en garde contre un plan d'effusion de sang qui serait exploité sur le plan politique", a pour sa part estimé Hassane Diab. "Ce qui s'est passé dans a rue laissait présager un plan vicieux pour provoquer une sédition dans le pays. Mais grâce à Dieu, nous avons évité cela". "Le projet de sédition se poursuit. Je vous assure que l'ennemi israélien cherche à provoquer la sédition au Liban afin de couvrir ses projets d'annexion de la Cisjordanie (occupée). C'est pour cela que j'appelle au plus haut degré de vigilance afin de faire face au plan israélien et le mettre en échec".

Sur un autre plan, le chef de l'Etat a abordé la situation économique et financière du pays, au moment où le Liban, qui a fait défaut sur le remboursement de sa dette en dollars, est en négociation avec le Fonds monétaire international pour obtenir une aide financière de sa part. "Deux réunions financières se sont tenues au palais de Baabda et il a été convenu que les chiffres présentés par le gouvernement dans son plan de réformes soient adoptés comme base pour les négociations en cours avec le FMI (...)", a indiqué le président Aoun, après que les autorités libanaises ont unifié leurs estimations chiffrées, après de grandes disparités entre celles du gouvernement et celles fournies par la Banque centrale.

MM. Aoun et Diab ont également pris la défense du cabinet, critiqué de toutes parts, que ce soit par la contestation populaire dans la rue, ou par les partis politiques d'oppositions, ainsi que certains ministres mêmes. "Nous ne commenterons pas les campagnes et les rumeurs qui visent le pouvoir et le gouvernement, surtout celles qui font état d'un remaniement gouvernemental ou d'une chute du gouvernement. Continuons à travailler, et ne perdons pas notre temps à répondre" à ces rumeurs", a plaidé le président Aoun.

Pour Hassane Diab, "des chambres noires inventent des mensonges et les diffusent contre le gouvernement afin de lui faire assumer la responsabilité des conséquences des années précédentes qui ont mené le pays à la situation dans laquelle il se trouve aujourd'hui. Le gouvernement déploie ses efforts, pas seulement en se réunissant, mais en prenant également des mesures graduelles, certaines urgentes, d'autres sur le moyen et long terme". 

Le chef du gouvernement a enfin affirmé qu'il y a "un problème central que nous nous efforçons de résoudre, à savoir la manipulation du taux de change national. Nous suivons cette question d'heure en heure et nous avons donné des directives claires et fermes aux services de sécurité afin de renforcer les contrôles sur les changeurs agréés et illégaux". Le taux officiel de la livre libanaise par rapport au dollar américain est de 1507.5 L.L. Toutefois, sur le marché noir, le dollar se vend entre 4.400 et 4.500 ces derniers jours, un nouveau record pour la monnaie nationale qui ne cesse de s'effondrer.

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, qui présidait mercredi un Conseil des ministres au palais de Baabda, et le Premier ministre, Hassane Diab, ont tous deux appelé à la plus haute vigilance, après les incidents intercommunautaires qui ont secoué le pays samedi dernier, suite à une manifestation anti-pouvoir qui a dégénéré."Nous sommes en faveur du droit de manifester, mais nous ne...