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Dernières Infos - Iran

La fin du ramadan célébrée dimanche et lundi

Des fièdles musulmans lors d'un eprière collective à l'extérieur d'une mosquée à Téhéran, le 24 mai 2020. AFP / STRINGER

La fête du Fitr, marquant la fin du ramadan, doit être célébrée, fait rare, deux jours différents en Iran : dimanche ou lundi en fonction des autorités religieuses suivies par les fidèles.

L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique, a annoncé samedi soir sur son site officiel que le Fitr tombe cette année dimanche. Mais les principaux autres "marjas" (dans le chiisme, le marja est une référence spirituelle à laquelle s'attache le croyant et en qui celui-ci voit une "source d'imitation") du pays, comme les grands ayatollahs Javadi Amoli, Makarem Chirazi et Safi Golpayégani entre autres, ont indiqué dans des communiqués séparés que la fête devait être célébrée lundi. Il n'y a aucun "motif politique" derrière ce désaccord sur la date contrairement à ce que "certains pourraient penser", a jugé bon de préciser à la télévision d'Etat Aliréza Movahednejad, membre du comité chargé d'annoncer la fin du ramadan, organe lié au bureau du guide suprême. Dans la pratique, compte tenu de la nature du système politique de la République islamique d'Iran, la quasi totalité des lieux de culte ouverts, affiliés à l'Etat, célèbrent le Fitr dimanche.

Branche minoritaire de l'islam, le chiisme est religion d'Etat en Iran depuis le début du XVIe siècle. La minorité sunnite du pays célèbre le Fitr dimanche, comme dans la plus grande partie du monde musulman.

3.721 condamnés graciés
À Téhéran, où les mosquées, fermées pour lutter contre la propagation de la maladie Covid-19, sont loin d'avoir toutes rouvert, des fidèles ont participé à la prière collective matinale en tenant leurs distances, selon des journalistes de l'AFP. La prière collective reste encore interdite à Téhéran et dans plusieurs provinces compte tenu de la situation sanitaire, mais une dérogation spéciale a été accordée à l'occasion de la fête.

Massoumeh a ainsi pu venir prier à la mosquée Samen de Chahrak-é Gharb, quartier aisé de l'ouest de Téhéran. "Nous sommes heureuses d'avoir participé à la prière ici", affirme cette femme au foyer, de 55 ans, le visage couvert par un masque, comme la plupart des autres personnes présentes. La prière a été organisée en plein air, dans la cour de la mosquée, où du gel désinfectant pour les mains ainsi que des masques étaient mis à la disposition des fidèles.

La fête du Fitr est normalement une occasion de rendre visite à ses proches, mais comme Ali, épicier de 55 ans, nombre d'Iraniens ont préféré ne pas organiser de célébrations avec leurs parents âgés afin de les protéger de toute contagion.

L'Iran est de loin le pays du Moyen-Orient le plus touché par la pandémie. Selon le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour, la maladie Covid-19 a tué 58 personnes supplémentaires au cours des dernières 24 heures. Le bilan officiel de l'épidémie en Iran s'élève ainsi désormais à 7.417 morts sur un total de 135.701 cas confirmés.

Le Fitr a aussi donné lieu comme de coutume à une grâce accordée par l'ayatollah Khamenei. Selon Mizan, agence officielle de l'Autorité judiciaire, cette amnistie concerne 3.721 condamnés et bénéficiera notamment à "des coupables de crimes liés à la sécurité de l'Etat". Plusieurs médias iraniens rapportent que les noms d'Esmaïl Bakhchi et d'autres activistes ouvriers de l'usine sucrière Haft Tapeh de Suse (sud-ouest) figurent sur la liste des personnes graciées. M. Bakhchi a été l'un des meneurs d'une grève de plusieurs semaines ayant touché fin 2018 cette usine. Condamné avec cinq de ses camarades à des peines de cinq à sept ans de prison, il avait été libéré sous caution en octobre 2019 dans l'attente de son procès en appel. Il avait affirmé avoir été torturé en détention provisoire. Sans reconnaître d'irrégularité dans la procédure, l'Autorité judiciaire avait indiqué en septembre avoir ordonné que M. Bakhchi et ses compagnons bénéficient d'un "procès juste et équitable" en appel.

La fête du Fitr, marquant la fin du ramadan, doit être célébrée, fait rare, deux jours différents en Iran : dimanche ou lundi en fonction des autorités religieuses suivies par les fidèles. L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique, a annoncé samedi soir sur son site officiel que le Fitr tombe cette année dimanche. Mais les principaux autres "marjas"...