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Dernières Infos - Liban

S. Gemayel : Les chiffres du plan de redressement du gouvernement sont "surréalistes"

Le président du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, lors d'une conférence de presse à Beyrouth, en avril 2019. Photo d'archives ANI

Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a critiqué jeudi le plan de redressement présenté par le gouvernement de Hassane Diab, estimant qu'il ne comporte que des chiffres "surréalistes", appelant une nouvelle fois à des élections législatives anticipées, le seul moyen selon lui de se "débarrasser des cartels au pouvoir".

Lors d'une conférence de presse au siège de son parti à Beyrouth, Samy Gemayel a souligné que le cabinet était "sous le contrôle du Hezbollah, ce qui fait perdre au gouvernement toute son indépendance politique". Il a estimé que cela risquait de poser problème dans le cadre du plan de redressement développé par le cabinet, qui prévoit l'apport par la communauté internationale d'un soutien financier au pays. "Ils disent dans ce plan compter sur les amis du Liban, mais le Hezbollah n'a aucun ami sur la scène internationale", a-t-il affirmé. "Il n'y aura assurément aucune aide offerte tant que le Hezbollah contrôle le gouvernement", a-t-il déclaré. 

Il a encore déploré que le cabinet "parle de réforme judiciaire, de lutte contre la corruption et d'indépendance de la justice par rapport aux influences politiques alors qu'il ne parvient même pas à finaliser les nominations administratives". Plusieurs nominations sont actuellement en suspens, notamment au sein de la Banque du Liban et les nominations du nouveau Conseil supérieur de la magistrature, en raison de désaccords entre les différentes formations politiques. 

Le chef des Kataëb s'en est encore pris au cabinet sur plusieurs dossiers, notamment la question de l'agrandissement de la décharge de Jdeidé, au nord de Beyrouth, qui était arrivée à saturation il y a dix jours, et de la contrebande vers la Syrie. "La frontière reste ouverte et incontrôlable parce que certains ont affirmé qu'il était interdit de toucher à ce dossier et le discours, hier, du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah était très clair à ce propos", a-t-il souligné à ce sujet. 

Mercredi, le Conseil supérieur de la défense avait décidé de renforcer les points de contrôle frontaliers afin de limiter la contrebande de mazout et de farine vers la Syrie. Peu après, le secrétaire général du Hezbollah avait affirmé que l'armée libanaise, même si elle était déployée tout le long de la frontière, ne pourrait pas arrêter la contrebande entre les deux pays et que la résolution de ce problème devait passer par une normalisation avec le régime syrien.

"Chiffres surréalistes"
Samy Gemayel a encore reproché au gouvernement de ne pas être capable d'avoir "une vision socioéconomique exhaustive de la situation actuelle" dans le pays. Il a dans ce cadre estimé que le plan de redressement présenté par le cabinet Diab aurait dû être rédigé "en coopération avec toutes les composantes de la société libanaise", notamment avec les syndicats, les commerçants et les industriels, qui sont concernés par l'application des différentes réformes prévues. 

“Tous les chiffres inclus dans le plan du gouvernement sont surréalistes et inatteignables", a déploré M. Gemayel, qui a souligné que ces chiffres "ne prennent pas en compte la pandémie de coronavirus et ses répercussions sur l’économie". "Le texte comporte des éléments positifs", a-t-il concédé, "mais ils sont sur la table depuis 10 ans et n’ont jamais été mis en œuvre. Peut-on croire que les personnes qui ont échoué à les mettre en application par le passé vont réussir dans le futur ?".
Le plan de redressement du gouvernement fait état d'un besoin de 80 milliards de dollars pour sortir de la crise, dont entre 10 et 15 milliards de dollars de financements extérieurs sur les cinq prochaines années. Les réformes prévues, selon ces informations, comprennent des coupes dans les dépenses publiques et une restructuration de la dette de l'Etat, qui s'élève à environ 170% du PIB, l'un des taux les plus élevés au monde. 

S’en prenant encore aux formations "qui ne sont pas au gouvernement", en allusion notamment au Courant du Futur de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, il leur a reproché de ne pas avoir réagi lorsqu’elles étaient au pouvoir et que différents dossiers de corruption étaient alors soulevés, comme la question de la location des navires-centrales.

Le député Kataëb a dans ce contexte réitéré son appel à des élections législatives anticipées qui sont, selon lui "le seul moyen de sortir de ce cercle vicieux et de se débarrasser des cartels politiques au pouvoir". 



Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a critiqué jeudi le plan de redressement présenté par le gouvernement de Hassane Diab, estimant qu'il ne comporte que des chiffres "surréalistes", appelant une nouvelle fois à des élections législatives anticipées, le seul moyen selon lui de se "débarrasser des cartels au pouvoir". Lors d'une conférence de presse au siège de son parti à Beyrouth,...