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Dernières Infos - Liban

Fuel défecteux : Yacoubian dénonce des tentatives "d'enterrer" le dossier

La députée libanaise Paula Yacoubian lors d'une conférence de presse au siège du Parlement, en mars 2019. Photo fournie par le Parlement

Paula Yacoubian, députée de Beyrouth et seule membre du Parlement issue de la société civile, a dénoncé jeudi des tentatives d'enterrer le "scandale" du fuel défectueux, dans le cadre duquel d'anciens ministres de l'Energie ont été entendus mercredi par la justice, déplorant "le secret" entourant le contrat passé entre l'Etat libanais et l'entreprise publique algérienne Sonatrach, d'où provient le carburant. 

"Le dossier du carburant défectueux est un énorme scandale, documenté par de nombreux rapports", a déclaré Mme Yacoubian lors d'une conférence de presse au Parlement. Elle a déploré que certains "commencent à œuvrer pour l'enterrer". "Pourquoi le contrat avec Sonatrach est-il secret ?", s'est-elle encore interrogé. Elle a ajouté qu'une des personnes qui étaient actuellement poursuivies dans le cadre de cette affaire avait été naturalisée libanaise dans le décret de naturalisation polémique publié en 2018. "La Sûreté générale avait prévenu la présidence à ce propos mais cette dernière a insisté pour que cette personne soit naturalisée", a souligné la députée. "Des déchets pétroliers sont envoyés au Liban et il faut que l'enquête à ce sujet englobe la société qui fait fonctionner les navires-centrales", qui utilisent une partie du fuel controversé, a-t-elle appelé. Et d'accuser "des chefs communautaires et responsables politiques de haut rang" d'être impliqués dans ce dossier.  Mercredi, le magistrat a entendu les deux anciens ministres de l’Énergie, Nada Boustani et Mohammad Fneich, le directeur général d'EDL Kamal Hayek et l'ingénieur Yehya Maouloud, dans le cadre de ce dossier.

Mardi, le premier juge d'instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, avait émis un mandat d'arrêt contre le représentant de Sonatrach au Liban et plusieurs employés de la société libanaise d'inspection PST dans l'affaire du fuel défectueux destiné à Électricité du Liban, qui fait polémique sur la scène locale. Selon des informations de la chaîne locale LBCI, ces personnes ont avoué avoir versé des pots-de-vin. Le procureur financier Ali Ibrahim a pour sa part engagé des poursuites contre dix compagnies d'hydrocarbures, dans le cadre de cette affaire, pour "détournement de fonds publics et enrichissement illicite", avant de transférer le dossier au premier juge d'instruction par intérim à Beyrouth, Charbel Abou Samra. Les dix compagnies en question sont : Total Liban, Mediterranean Petroleum Company, Coral Oil, Wardieh, Liquigas Liban, Uniterminals, IPT, United Petroleum Company, la Société arabe pour le pétrole et Medco.

Sur la base d'une note d'informations présentée par l'avocat Wadih Akl, représentant le Courant patriotique libre (CPL, aouniste), la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait lancé lundi une enquête concernant un navire de transport de carburant qui serait chargé de fuel non-conforme, destiné à être livré aux centrales électriques libanaises. Le carburant se trouvant à bord du navire Aspo a été jugé défectueux après des tests menés par des laboratoires libanais, selon la chaîne locale d'informations LBCI. 

Paula Yacoubian, députée de Beyrouth et seule membre du Parlement issue de la société civile, a dénoncé jeudi des tentatives d'enterrer le "scandale" du fuel défectueux, dans le cadre duquel d'anciens ministres de l'Energie ont été entendus mercredi par la justice, déplorant "le secret" entourant le contrat passé entre l'Etat libanais et l'entreprise publique algérienne Sonatrach,...