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Dernières Infos - pandémie

Coronavirus au Liban : le Conseil supérieur de la défense recommande un allègement progressif de la mobilisation générale en 5 phases

Un militaire libanais équipé d'un masque de protection contre le coronavirus monte la garde devant l'entrée de l'aéroport de Beyrouth, le 5 avril 2020. Photo AFP / ANWAR AMRO

Le Conseil supérieur de la défense, réuni vendredi à Baabda sous la présidence du chef de l'Etat, Michel Aoun, pour se pencher sur la question de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus qui a touché jusqu'ici 696 personnes au Liban depuis son apparition dans le pays le 21 février, a recommandé au gouvernement d'envisager un "allègement" progressif de la mobilisation générale en cinq étapes différentes, qui commenceront entre le 27 avril et le 8 juin. 

Le Premier ministre, Hassane Diab, ainsi que plusieurs ministres et chefs de services de sécurité, ont assisté à la réunion. 

"Le Conseil supérieur de la défense recommande au Conseil des ministres de poursuivre l'application des différentes mesures prises par le gouvernement" depuis le début de l'épidémie au Liban, a indiqué le secrétaire général du Conseil, le général Mahmoud Asmar, dans un communiqué lu à l'issue de la réunion. Le Conseil a encore recommandé au cabinet d'envisager un déconfinement progressif du pays, sous le coup d'une mobilisation générale proclamée par le gouvernement, en cinq étapes, et en définissant selon plusieurs critères "les activités économiques qui peuvent reprendre progressivement le travail" dans le cadre de chacune de ces phases. Ces différentes phases commenceront respectivement le 27 avril, le 4 mai, le 11 mai, le 25 mai et le 8 juin.

Selon des informations de notre correspondante Hoda Chédid, le gouvernement envisage dans son plan de déconfinement une réouverture des crèches et des pâtisseries lors de la première phase, à partir du 27 avril. Par contre, les écoles ne rouvriront pas leurs portes avant le début de la dernière phase, le 8 juin. Les restaurants devront, eux, attendre la mise en place de phases ultérieures, mais ne pourront pas, dans un premier temps, accueillir de clients à plus de 30% de leur capacité totale. Selon les informations de notre correspondante, ce plan pourra être modifié en fonction des statistiques de contamination dans les prochaines semaines.

Enfin, toute reprise du travail devra être accompagnée, selon le Conseil supérieur de la défense, de "conditions adéquates", prenant en compte différents critères. Le Conseil supérieur a encore demandé aux forces de l'ordre et à l'armée de faire preuve de sévérité vis-à-vis de tous les contrevenants aux mesures de prévention "afin d'éviter toute propagation" du coronavirus. 

C'est le gouvernement de Hassane Diab, qui est actuellement réuni au palais de Baabda sous la présidence du chef de l'Etat, qui doit décider officiellement des mesures à adopter dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

Au début de la réunion du Conseil supérieur de la défense, le président Aoun a résumé les différentes mesures prises depuis la proclamation de la prolongation de la mobilisation générale, insistant sur l'importance de se baser sur "des données scientifiques et des standards internationaux avant de prendre des décisions", selon le général Asmar. Il a ajouté que "le Premier ministre a affirmé que les mesures prises jusqu'à présent avaient été fructueuses, mais que cela ne signifie pas que le virus a été éradiqué". Le président du Conseil a dès lors rapporté les conclusions de la commission consacrée au suivi de l'épidémie concernant "la nécessité de prolonger la mobilisation générale pendant deux semaines afin d'éviter une seconde vague de l'épidémie". "De son côté, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a rapporté que la préparation des hôpitaux se poursuivait et qu'il fallait continuer à effectuer des tests de dépistage PCR, jusqu'à ce que 75 000 personnes soient testées", a-t-il ajouté. 

Décrétée le 15 mars pour une durée de 15 jours, la mobilisation générale, qui prévoit la fermeture de tous les commerces non-essentiels, de l'aéroport de Beyrouth et des établissements scolaires et universitaires, a déjà été prolongée à deux reprises pour deux semaines, une première fois le 26 mars dernier, et une seconde le 9 avril. Elle devait prendre fin le 26 avril. Pour lutter contre le Covid-19, le cabinet Diab avait également imposé le 26 mars un couvre-feu de 19h à 5h (désormais appliqué de 20h à 5h) et, dernière mesure en date, la circulation alternée des véhicules. Ce renforcement des mesures a été décidé après qu'un certain relâchement du respect du confinement ait été constaté au sein de la population, dans plusieurs régions du pays.

Concernant le dossier des expatriés, le Premier ministre avait récemment annoncé que la deuxième phase du plan de rapatriement des Libanais bloqués à l'étranger et souhaitant rentrer reprendra le 27 avril. Sur les 2 656 Libanais rapatriés jusqu'à présent, 37 ont été testés positifs au Covid-19. Selon le ministère des Affaires étrangères, plus de 20 000 Libanais coincés à l'étranger ont exprimé le souhait de rentrer.

Le Liban a enregistré vendredi huit nouveaux cas de contaminations au coronavirus. Le bilan total s'établit désormais à 696 cas, dont 22 décès et 140 guérisons, depuis l'apparition au Liban de la pandémie, le 21 février, selon un dernier bilan publié en début d'après-midi. Actuellement, 534 personnes sont contaminées par le Covid-19.

Le Conseil supérieur de la défense, réuni vendredi à Baabda sous la présidence du chef de l'Etat, Michel Aoun, pour se pencher sur la question de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus qui a touché jusqu'ici 696 personnes au Liban depuis son apparition dans le pays le 21 février, a recommandé au gouvernement d'envisager un "allègement" progressif de la mobilisation...