Poète libanais né à Khiam, Hassan Abdallah puise son inspiration dans les observations les plus anodines de notre quotidien. Auteur d’une soixantaine de livres pour enfants, lauréat du Prix de la création arabe en 2012, il a à son actif plusieurs recueils de poésie dont Je me souviens d’avoir aimé (1978), L’Orme (1981) et Le Berger du brouillard (1999). Son écriture sensible et épurée, réaliste et faussement naïve, n’est pas sans rappeler celle de Jacques Prévert.
Dans la vallée
Quel est le secret de cette euphorie
Que provoque ma présence dans cette vallée ?
À peine suis-je arrivé
Que les branches des arbres ont commencé à se balancer
Et les oiseaux à gazouiller
Les papillons voltigent, les marguerites s’allument
Et plus d’un poisson
S’est mis à jaillir hors de l’eau du fleuve
Et à sauter dans ma direction
Mon Dieu
Comment se fait-il que je sois le seul à être triste
Au milieu de cette fête
Organisée pour mon accueil ?
Bruit
Il y a tellement de bruit à Beyrouth
Que l’homme n’arrive plus à écouter
La voix de sa conscience
Crainte
La crainte de me trouver au milieu des gens
Est moindre que ma crainte de me retrouver sans eux
Voilà pourquoi je n’ai pas encore entrepris
De verrouiller ma porte de l’intérieur
Et d’en jeter la clé par la fenêtre !
Traduit de l’arabe par Alexandre Najjar
Alexandre : une suggestion pour la lecture en ligne des poèmes : mettre les titres en CAPITALES, pour les distinguer des vers - car quand vous mettez plusieurs poèmes à la suite ainsi, à l'écran il est impossible de distinguer les titres des vers ordinaires. Pour un meilleur confort de lecture... :)))) nadia khouri-dagher
06 h 45, le 30 juin 2020