Le chef du Parlement iranien, Ali Larijani, a assuré hier lors de sa visite officielle à Beyrouth, à la tête d’une importante délégation, que son pays « est prêt à aider » le Liban pour améliorer sa situation économique, alors que son propre pays subit de plein fouet le coup des sanctions américaines.
M. Larijani, premier responsable étranger à se rendre au Liban depuis la formation du gouvernement, n’a pas manqué de souligner son appui au cabinet de Hassane Diab. Comme il a délivré au président Michel Aoun une invitation de son homologue iranien Hassan Rohani à se rendre à Téhéran.
« Nous souhaitons au nouveau gouvernement toute la réussite pour consolider la stabilité et la sécurité dans le pays », a déclaré M. Larijani, dont les propos ont été rapportés par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) à l’issue de sa rencontre avec le président Michel Aoun. « Nous sommes prêts à apporter notre aide pour améliorer la situation économique », a-t-il également déclaré, cité par l’ANI et le compte Twitter de la présidence.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’ambassade d’Iran à Beyrouth, au terme de ses réunions, le chef du Parlement iranien a affirmé que son pays était prêt à coopérer avec le cabinet Diab « dans tous les domaines ». « Le Liban traverse une étape délicate, et nous espérons que le nouveau gouvernement sera en mesure de résoudre les problèmes et surmonter les difficultés auxquelles le pays est actuellement confronté. Nous sommes prêts à coopérer avec le gouvernement dans tous les domaines, notamment économique, industriel et agricole », a ajouté M. Larijani. Il a indiqué à titre d’exemple que l’Iran pouvait aider le Liban dans les domaines de l’électricité et des médicaments. « La décision dans ce cadre appartient toujours au peuple libanais », a-t-il noté.
« Nous n’engageons personne »
En réponse à la question de savoir si un soutien iranien au Liban pourrait fermer la porte au soutien de l’Occident ou autre, M. Larijani a répondu : « En tant que pays ami du Liban, nous exprimons notre entière disponibilité à le soutenir dans tous les domaines, mais nous n’engageons personne », tout en affirmant que les promesses d’aide, notamment de l’Arabie saoudite, étaient jusqu’à présent restées lettre morte.Ce n’est pas la première fois que Téhéran exprime sa disposition à aider le Liban, qui jusqu’à présent avait hésité à accepter une telle aide susceptible d’irriter les pays occidentaux ou du Golfe, qui ont longtemps été des investisseurs économiques importants pour le Liban. « L’argent liquide de l’Iran peut résoudre la crise d’un parti, mais pas la crise d’un pays », avait averti vendredi l’ancien Premier ministre Saad Hariri, en allusion au soutien de Téhéran apporté au Hezbollah.
La proposition d’aide iranienne intervient alors que la République islamique a plongé dans une violente récession, dont elle peine à sortir, après le retrait en 2018 des États-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien et le rétablissement des sanctions américaines.
Lors de sa réunion avec le président Aoun, M. Larijani a en outre évoqué les derniers développements dans la région, notamment en Syrie. À ce sujet, le chef de l’État libanais a souligné l’importance de coordonner le rapatriement des réfugiés syriens, étant donné que la majorité des territoires syriens sont désormais stables et sûrs. La veille, M. Larijani avait été reçu à Damas par le président syrien, Bachar el-Assad. Les deux hommes ont également évoqué la situation en Iran, où des élections législatives doivent avoir lieu vendredi.
M. Larijani a également été reçu par son homologue libanais, Nabih Berry. Ce dernier a affirmé, lors de la réunion, que « l’union fait la force et c’est ce qui est requis des Libanais pendant cette phase » que traverse le pays.
Le responsable iranien a par la suite discuté des développements dans la région et des relations bilatérales avec le Premier ministre Hassane Diab au Grand Sérail.
Ali Larijani a été également reçu par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui vit dans la clandestinité depuis la guerre de 2006 avec Israël. Les deux hommes ont discuté « des derniers développements dans la région et des moyens d’affronter les défis politiques, sécuritaires et économiques », selon un communiqué du bureau de presse du Hezbollah. Il a en outre rencontré des représentants de différentes factions palestiniennes au Liban, notamment le Hamas.
À noter que le mandat de M. Larijani doit expirer incessamment, et qu’il a annoncé qu’il ne serait plus candidat à la présidence du Parlement iranien. Mais selon certains connaisseurs de la scène politique iranienne, il pourrait envisager de se porter candidat à l’élection présidentielle en 2021.
commentaires (5)
Du jamais vu dans l'histoire du Liban, quelle déchéance. Merci qui ? Merci a killoun... Et bientôt les filles libanaises se pareront de leurs plus beaux foulards, nous degusterons les mezza sans arak, et dirons adieu cinéma musique expo, adieu libertés (même relatives, c'est mieux que rien) , la vraie VIE DE M.... CHAUCHEMARDESQUE.
Desperados
22 h 22, le 18 février 2020