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Culture - Concert

Liban Jazz fait de la résistance et propose des billets à moitié prix

Le festival présente au MusicHall, le 25 février, Paolo Fresu qui rend hommage à Chet Baker. Un concert qui n’aurait pu être réalisé sans la collaboration de l’Institut culturel italien.

Paolo Fresu souffle dans sa trompette... magique. Photo DR

Paolo Fresu, l’un des principaux protagonistes de la scène jazz italienne, qui se produit régulièrement hors des frontières transalpines, célébrera le 25 février Chet Baker, le compositeur de My Funny Valentine, au MusicHall (centre Starco) dans le cadre du festival Liban Jazz. Nommé Django d’or et prix de l’Académie Jazz en 1996, le trompettiste, outre ses collaborations avec des ensembles différents et ses réalisations primées maintes fois, a composé plusieurs musiques pour le théâtre, le ballet, l’opéra et le cinéma, et animé une émission de radio. Sa discographie est imposante. À citer en 2015, l’album In Maggiore enregistré à Lugano, fruit de séances jouées avec l’accordéoniste Daniele di Bonaventura, où tous deux reprennent des thèmes variés, et récemment en 2019 un troisième volume de sa collaboration avec Richard Galliano et Jan Lundgren : Mare nostrum III.

Dix-sept ans sans répit

Pour le début de la saison jazz beyrouthine, le directeur du festival, Karim Ghattas, a donc voulu créer un espace de poésie et de sérénité moins festif (circonstances obligent), cependant teinté d’élégance. Et adapté aux circonstances puisqu’il propose des billets à moitié prix s’ils sont achetés avant le 10 février. Qui de mieux que Chet Baker et sa musique délicate, fragile et vaporeuse, pour émailler la saison de magie et d’émotions ? Lorsqu’en 2004, le jeune Ghattas crée Liban Jazz, il a juste 24 ans. C’est un rêve pour lui qu’il veut partager avec tout Libanais avide de musique et de culture. Malgré tous les défis et les écueils qui ont jalonné son parcours (qu’il était loin d’imaginer), il n’a jamais baissé les bras. Liban Jazz ne s’est jamais arrêté de tourner à pleines turbines, voire à pleins poumons. En 2006, lors de l’invasion israélienne, il organisera même « Concert en blanc », le plus important concert de jazz qui ait jamais eu lieu en France, réunissant plus de 20 artistes majeurs sur la scène du Théâtre du Rond-Point à Paris, en soutien à la Croix-Rouge libanaise. « Nous avons même organisé des concerts lors du sit-in du 8 mars au centre-ville avec des chars blindés devant l’immeuble Starco, dit-il. Car bien au-delà de la musique, ce sont des valeurs et une identité que nous défendons. » Et de poursuivre : « Voilà 17 ans que Liban Jazz n’a de cesse de présenter au Liban une “autre” idée de la musique dans les concerts que nous organisons. » Karim Ghattas est convaincu qu’il faut tout faire pour ne pas s’arrêter. Le producteur, qui a travaillé à une époque pour le Festival de Baalbeck, qui a produit le groupe libanais Mashrou’ Leila ou encore Souad Massi, sent encore plus aujourd’hui la responsabilité de ce projet qu’il a créé et qu’il a vu grandir avec le temps. « Nous avons une mission, confie-t-il. Nous devons continuer pour ne pas tomber dans l’obscurantisme. Et tant que le pays est debout, nous devons rester debout à ses côtés pour l’appuyer. Certes, les mesures financières sont coercitives, et il est difficile d’amener au Liban un musicien ainsi que tout son groupe. Certes, également, il est difficile de convaincre les sponsors de nous soutenir comme avant, mais, par ailleurs, on peut toujours trouver moyen de s’adapter. Ce concert est organisé à fonds perdus, mais je crois fermement que sans culture au Liban, c’est nous qui sommes perdus (alors, les fonds sont bien peu de choses). La culture de résistance est en marche et ne doit s’arrêter sous aucun prétexte. Tout en rendant hommage à ses partenaires sans qui Liban Jazz ne serait pas, notamment Michel et Jean Éléftériadès, « avec qui je partage beaucoup depuis le début, mais aussi tous ceux qui me soutiennent, notamment l’Institut français, la FNB, L’Orient-Le Jour, l’Agenda culturel, al-Akhbar ou Radio Nostalgie ».

« Tout comme Mme Myrna Boustani, que je salue pour son courage d’avoir continué le Festival al-Bustan, je ne voudrais pas mettre fin à ce projet. Je propose ainsi des facilités de paiement au public. Tout billet acheté avant le 10 février sera donc à 50 %. Et de conclure : « Liban Jazz me fait encore rêver, et j’ai à cœur de partager ce rêve tant que je le pourrai. »

Paolo Fresu, l’un des principaux protagonistes de la scène jazz italienne, qui se produit régulièrement hors des frontières transalpines, célébrera le 25 février Chet Baker, le compositeur de My Funny Valentine, au MusicHall (centre Starco) dans le cadre du festival Liban Jazz. Nommé Django d’or et prix de l’Académie Jazz en 1996, le trompettiste, outre ses collaborations avec des...

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