"Nous espérons que chacun assumera ses obligations dans le cadre des accords d'Astana et de Sotchi" qui visent à faire cesser les combats en Syrie et dont Moscou et Ankara sont les principaux signataires, a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Kiev avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Dans la nuit de dimanche à lundi, cinq militaires et trois civils turcs ont été tués par des bombardements du régime syrien dans la région d'Idleb, où Ankara a installé plusieurs postes d'observation dans le cadre d'un accord entre Ankara et Moscou. En réponse, la Turquie a bombardé des positions du régime syrien, tuant au moins 13 soldats, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG.
"Nous avons dit +Ce n'est plus possible+, et nous avons apporté la riposte appropriée. Que ce soit par des bombardements aériens ou d'artillerie, nous leur faisons payer le prix avec détermination et continuerons de le faire", a déclaré M. Erdogan.
En dépit des accords d'Astana et de Sotchi censés faire taire les armes, le régime syrien, appuyé par l'aviation russe, a intensifié depuis plusieurs semaines son offensive sur Idleb, dernier bastion dominé par des jihadistes et des rebelles en Syrie. M. Erdogan a affirmé que près d'un million de personnes déplacées par les violences "marchaient en direction de la frontière turque".
La situation à Idleb a tendu les rapports entre Ankara et Moscou, qui ont renforcé depuis 2016 leur coopération sur le dossier syrien, même s'ils soutiennent des camps opposés. En dépit de leur rapprochement, la Turquie et la Russie s'opposent sur plusieurs questions, notamment l'annexion de la Crimée par Moscou. Lors de sa visite en Ukraine lundi, M. Erdogan a d'ailleurs réitéré que la Turquie "ne reconnaît pas l'annexion illégale de la Crimée".
Signe toutefois que le dialogue n'est pas rompu, les chefs de diplomatie de la Turquie Mevlüt Cavusoglu et de la Russie Sergueï Lavrov se sont entretenus lundi au téléphone. Les deux responsables ont "examiné en détail le cours du règlement syrien, accordant une attention particulière à la situation dans la zone de désescalade d'Idleb", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
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