La Turquie a averti mardi qu'elle riposterait à toute attaque contre ses postes d'observation dans la province syrienne rebelle d'Idleb, que les forces du régime syrien s'efforcent de reprendre.
"Nous riposterons sans hésitation dans le cadre de la légitime défense à toute tentative de menacer les postes d'observation turcs dans la région", a mis en garde le ministère turc de la Défense dans un communiqué. Le ministère a accusé le régime syrien de violer un cessez-le-feu censé être en vigueur à Idleb depuis le 12 janvier "en continuant à tuer des civils innocents" et d'y provoquer "un énorme drame humanitaire".
La Turquie avait annoncé fin décembre qu'elle ne se retirerait pas de ses postes d'observation dans la région d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, où les forces de Damas soutenues par l'aviation russe ont intensifié leurs bombardements depuis le 16 décembre.
L'armée turque est déployée dans douze postes d'observation dans la région d'Idleb, en vertu d'un accord conclu en septembre 2018 entre Moscou, allié du régime syrien, et Ankara, qui parraine les rebelles. Cet accord était destiné à éviter une offensive du gouvernement de Damas contre la région, ultime grand bastion rebelle et jihadiste de Syrie dominé par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'el-Qaëda) et où vivent trois millions de personnes.
Les forces de Damas avaient encerclé le 23 décembre l'un de ces postes turcs, après avoir repris du terrain dans la région, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
L'avertissement d'Ankara survient au moment où les forces du régime ont pénétré mardi dans la ville stratégique de Maarret al-Naaman dans le nord de la province d'Idleb, après des semaines de bombardements meurtriers.
Lors d'une conférence de presse à Dakar où il effectue une visite, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les bombardements du régime à Idleb avait provoqué une vague de déplacés se dirigeant vers la frontière turque. "Nous avons pris les mesures nécessaires", a-t-il dit, ajoutant que la Turquie construisait des abris en dur dans le nord de la Syrie pour héberger les déplacés. "Nous suivons la situation de près et j'espère que nous allons pouvoir parvenir à ramener la paix à Idleb", a-t-il poursuivi. M. Erdogan a récemment averti l'Europe que son pays, qui héberge environ cinq millions de réfugiés dont quelque 3,7 millions de Syriens, ne pouvait faire face à lui seul à un nouvel afflux de Syriens fuyant l'intensification des bombardements à Idleb.
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