Le Premier ministre libanais désigné, Hassane Diab, est arrivé dimanche à Aïn el-Tiné où il doit s'entretenir avec le président de la Chambre Nabih Berry, alors que la rue est en ébullition depuis le début de la révolte populaire inédite contre la classe politique, le 17 octobre 2019. Plus tôt, M. Diab s'était entretenu avec le chef de l’État Michel Aoun, puis est sorti du palais présidentiel sans faire de déclaration.
Depuis presque trois mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables politiques, qu'ils accusent de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et financière. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun a désigné Hassane Diab, appuyé par les partis du 8 Mars, au poste de Premier ministre. Malgré le fait qu'il insistait à former un cabinet de technocrates indépendants, comme cela est réclamé par la contestation, M. Diab reste rejeté par les protestataires, qui estiment qu'il fait partie de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ.
Ces derniers jours, les manifestations ont repris sur tout le territoire en signe de colère de la rue, après une période d’essoufflement. Des actes de vandalisme et des affrontements ont été enregistrés également ces dernières nuits, faisant des centaines de blessés dans les rangs des manifestants et des forces de l'ordre, qui ont procédé à des dizaines d'arrestations musclées.
Les plus commentés
Éclairage
Les Nasrallah, une « famille parfaite » au service de la « résistance »
Éclairage
Pourquoi Israël rase le Liban-Sud
entretien
Entretien Exclusif, François Hollande : Netanyahu "n’a plus d’autres choix que d’arrêter"