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Mort de Soleimani : l'Iran doit "renoncer à des représailles", estime Le Drian

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian aux Nations Unies, à New York, le 28 mars 2019. Photo d'archives REUTERS/Carlo Allegri

L'Iran doit "renoncer à des représailles" contre les Etats-Unis après la mort du général Kassem Soleimani, tué par un drone américain, et la diplomatie reprendre ses droits pour stopper l'escalade des tensions dans la région et sauver l'accord sur le nucléaire iranien, a déclaré lundi le chef de la diplomatie française.

"Personne ne veut la guerre. Tout le monde dit +ce n'est pas possible, il faut arrêter l'escalade+ donc prenons les moyens pour le faire", a relevé Jean-Yves Le Drian sur une chaîne française d'information, BFM TV. "Et les moyens pour le faire c'est d'abord que la partie iranienne renonce à des ripostes et des représailles mais aussi qu'on ouvre des négociations, que l'Iran revienne dans l'accord (nucléaire) de Vienne et que la négociation sur la stabilité régionale puisse se mettre en oeuvre", a-t-il martelé.

L'Iran a promis une "riposte militaire", une "dure vengeance" qui frappera "au bon endroit et au bon moment" après la mort vendredi de son général, auquel une marée humaine a rendu hommage lundi à Téhéran. Le président américain Donald Trump a averti que les Etats-Unis avaient sélectionné 52 sites en Iran et les frapperaient "très rapidement et très durement" si la République islamique attaquait du personnel ou des sites américains.

"Aujourd'hui, il y a encore une place pour la diplomatie", a affirmé le ministre français des Affaires étrangères. "La seule condition, c'est que les deux parties (Etats-Unis et Iran, ndlr) s'engagent dans un processus de négociations pour permettre la stabilité régionale", a-t-il ajouté.

Le président français Emmanuel Macron a tenté une médiation au sommet du G7 de Biarritz en août et à l'Assemblée générale des Nations unies en septembre pour relancer le dialogue entre Washington et Téhéran. "C'était proche du résultat (...) Cette possibilité-là est toujours sur la table", a estimé Jean-Yves Le Drian.


"Pas un enfant de chœur" 
"La position de la France est une volonté d'aboutir à une désescalade et de faire en sorte que les mauvaises décisions qui ont été prises de part et d'autre puissent être gommées par une volonté de négociations", a-t-il insisté en référence à la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018, et du désengagement progressif de l'Iran de ce texte ces derniers mois.

Faute de "mobilisation pour aboutir à une désescalade", "les risques de guerre seront au rendez-vous", a averti Jean-Yves Le Drian. Le chef de la diplomatie française a noté que les Etats-Unis avaient décidé d'éliminer le général Soleimani "pour des considérations sécuritaires qui leur appartiennent" et qu'ils n'avaient pas informé Paris de leur projet. "Le général Soleimani n'est pas un enfant de chœur (..) Il était mandaté par le Guide suprême pour mener des actions de déstabilisation dans toute la région", a-t-il ajouté.

Jean-Yves Le Drian a estimé par ailleurs que les dernières annonces de désengagement de l'Iran de l'accord encadrant son programme nucléaire n'étaient pas "connectées avec +la neutralisation+" du général.

L'Iran a annoncé dimanche ce qu'il a présenté comme la "cinquième et dernière phase" de son plan de réduction de ses engagements en matière nucléaire, affirmant qu'il ne se sentait désormais plus tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses".

"Nous estimons que l'accord tient toujours", a dit le ministre. Mais "le fait que tous les deux mois les autorités iraniennes violent une parie de l'accord lui font perdre beaucoup de substance", a-t-il poursuivi.

La France, cosignataire du texte avec le Royaume uni, l'Allemagne, la Russie et la Chine, décidera à cet égard "dans les jours qui viennent" si elle déclenche le mécanisme de règlement des différends, prévu dans l'accord, qui pourrait mener à terme au rétablissement de sanctions de l'ONU contre l'Iran.

L'Iran doit "renoncer à des représailles" contre les Etats-Unis après la mort du général Kassem Soleimani, tué par un drone américain, et la diplomatie reprendre ses droits pour stopper l'escalade des tensions dans la région et sauver l'accord sur le nucléaire iranien, a déclaré lundi le chef de la diplomatie française."Personne ne veut la guerre. Tout le monde dit +ce n'est pas...