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Les Irakiens encore dans la rue malgré de nouvelles promesses de réformes

Des manifestants irakiens, le 19 novembre 2019, à Bagdad. AFP / AHMAD AL-RUBAYE

 Les manifestants irakiens sont sortis de nouveau mardi dans les rues, en signe de rejet de nouvelles promesses de réformes des politiques et doutant que les élus répondent à leurs attentes.

Les députés se sont réunis dans la soirée pour discuter d'un remaniement gouvernemental et ont examiné en première lecture l'ébauche d'une nouvelle loi électorale ainsi que d'autres changements, mais sur la place Tahrir à Bagdad, les manifestants ne croient guère à des changements.

"La confiance entre le peuple et la classe politique s'est érodée", affirme Khayriya, une sexagénaire.

"Les politiciens font les réformes pour eux-mêmes, pas pour nous", ajoute-t-elle.

Des manifestations réclamant des réformes et le départ d'une classe politique jugée incompétente et corrompue secouent Bagdad et le Sud depuis le 1er octobre. Ce mouvement inédit a été émaillé de violences qui ont fait au moins 330 morts, en majorité des manifestants.

Tard lundi, le président Barham Saleh a rencontré le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, des leaders des paramilitaires du Hachd al-Chabi et d'anciens Premiers ministres.

Durant cette réunion, dont était absent le Premier ministre contesté Adel Abdel Mahdi, ils ont proposé des réformes et une nouvelle législation incluant une nouvelle loi électorale, selon un document lu par l'AFP.

Si ces réformes ne sont pas approuvées sous 45 jours, ils ont promis de convoquer des législatives anticipées et ou de retirer la confiance au gouvernement.

La priorité de la plupart des partis a été d'amender la loi électorale.

"Qu'ils l'amendent ou pas, les mêmes têtes vont quand même revenir", estime Haydar, 25 ans, manifestant à Tahrir. "C'est un jeu d'échec, ils vont simplement déplacer les pièces", a-t-il ajouté.

M. Abdel Mahdi va "bientôt" proposer au Parlement des noms pour diriger les ministères qui seront touchés par les réformes, selon son bureau.

Dans le sud du pays, où ont lieu de nombreuses manifestations contre le pouvoir, écoles et bureaux du gouvernement sont restés fermés à Kout, Najaf, Diwaniya et Nassiriya.

Les protestataires ont brûlé des pneus et bloqué des routes menant à des champs pétroliers au sud de la ville portuaire de Bassora (sud-est).

A Bagdad, ils se sont rassemblés à Tahrir et sur les ponts Al-Senek et Al-Ahrar, dont des parties ont été reprises par les protestataires cette semaine après que les forces de l'ordre les en eurent chassés.

"La jeune génération ne croit pas aux amendements, aux réformes", affirme Abou Haydar, un septuagénaire. "Ils ne croient qu'en une seule chose: la refonte complète du gouvernement et du Parlement".

 Les manifestants irakiens sont sortis de nouveau mardi dans les rues, en signe de rejet de nouvelles promesses de réformes des politiques et doutant que les élus répondent à leurs attentes.
Les députés se sont réunis dans la soirée pour discuter d'un remaniement gouvernemental et ont examiné en première lecture l'ébauche d'une nouvelle loi électorale ainsi que d'autres...