Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a réitéré vendredi son appel à la formation d'un gouvernement de "salut national" composé de spécialistes intègres et qui soit "totalement différent de tous les gouvernements précédents". Le leader maronite a mis en garde les responsables politiques contre la tentation de nommer leurs conseillers dans un éventuel cabinet de technocrates.
A l'issue d'une réunion de son bloc parlementaire, le chef des FL a qualifié la révolte populaire de ces deux dernières semaines de "transparente", estimant que ce qui la distingue de tous les autres mouvements de contestation précédent est qu'elle n'est associé à "aucun axe politique". "Ce mouvement dépasse les confessions et les frontières", a-t-il souligné. Il a par ailleurs salué le rôle de l'armée et des forces de sécurité depuis le début des manifestations qui ont résisté "aux pressions et aux demandes de répression".
Le leader maronite a en outre appelé à la formation d'un gouvernement "entièrement différent, composé de technocrates". "Cela signifie un cabinet de personnalités indépendantes dans tous les sens du terme", a-t-il ajouté, accusant les responsables politiques de "ne pas vouloir reconnaître" que de telles personnalités existent. "Un gouvernement de technocrates ne signifie pas un gouvernement composé de conseillers" des politiciens actuels, a-t-il ajouté.
Samir Geagea a encore critiqué l'action du chef sortant de la diplomatie, Gebran Bassil. "Certains disent que des ministères comme l'Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères ne peuvent pas être aux mains d'experts. Mais a-t-on pour le moment un réel ministère des Affaires étrangères ? Des politiques étrangères ont-elles été proposées au Conseil des ministres dernièrement ?", s'est-il interrogé.
Mardi, le Premier ministre Saad Hariri avait présenté sa démission, et avait été chargé par le chef de l'Etat d'expédier les affaires courantes. Le départ du cabinet faisait partie des revendications des Libanais qui manifestent depuis plus de deux semaines contre la chute du régime actuel et la formation d'un gouvernement de transition composé de technocrates. Le chef de l'Etat, Michel Aoun, devrait lancer en début de semaine prochaine les consultations parlementaires contraignantes pour la nomination du futur Premier ministre.
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