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Brexit : Johnson plaide pour son accord avant un vote au Parlement

Photo AFP / PRU

Boris Johnson a enjoint samedi aux députés d'adopter sans délai l'accord de Brexit conclu entre Londres et Bruxelles, à l'ouverture d'une séance historique du Parlement réuni pour un vote qui s'annonce très serré, à 12 jours seulement de la date prévue de sortie de l'Union européenne.

L'accord de Brexit est une "nouvelle manière d'aller de l'avant" pour le Royaume-Uni et l'UE, a plaidé le Premier ministre britannique dans une ambiance électrique. Arguant que l'accord était "la meilleure solution possible", il a indiqué que le texte permettrait de réunir à nouveau le pays, très divisé sur le Brexit depuis son vote par référendum en 2016. "Adoptons un accord qui puisse guérir ce pays", a-t-il lancé.

Arraché in extremis à l'issue de négociations laborieuses, ce nouvel accord est censé régler les conditions du divorce après 46 ans de vie commune, permettant une sortie en douceur assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020.

Mais son succès est suspendu à l'approbation du Parlement. Or les députés ont rejeté par trois fois le précédent accord de sortie conclu entre l'ex-Première ministre Theresa May et les 27 autres membres de l'UE.

Convoquée pour la première fois un samedi depuis la guerre des Malouines il y a 37 ans, la Chambre des Communes a ouvert sa séance à 08H30 GMT (09H30 locales), pour des débats qui pourraient durer toute la journée.


Nouveau report?

Boris Johnson a déployé tous ses efforts ces derniers jours pour convaincre les députés de soutenir son accord, enchaînant coups de téléphones et interventions à la télévision.

Ses arguments semblent avoir fait mouche auprès des Brexiters les plus durs de son Parti conservateur. L'un de leurs chefs de file, Steve Baker, a indiqué samedi qu'ils voteraient pour. Si l'accord est approuvé, il devra encore être validé par le Parlement européen. En cas de rejet, Boris Johnson a toujours dit qu'il préférait une sortie sans accord à un nouveau délai, le Brexit ayant déjà été repoussé deux fois. Mais une loi votée par le Parlement l'oblige à demander un report de trois mois à l'UE pour éviter un "no deal".

Le dirigeant pourrait se trouver contraint de demander une prolongation même en cas d'approbation, si les députés soutiennent un amendement déposé par le conservateur Oliver Letwin. Leur objectif est de s'assurer que les Brexiters, après avoir donné leur feu vert à l'accord, ne sabotent la loi d'application qui doit être soumise au Parlement la semaine prochaine, ce qui précipiterait le pays vers un "no deal".

Un nouveau report serait "inutile, coûteux et profondément destructeur pour la confiance du public", a mis en garde Boris Johnson. La perspective d'un Brexit sans accord est redouté des milieux économiques, car il pourrait entraîner selon les prévisions du gouvernement lui-même des pénuries de denrées alimentaires, d'essence ou encore de médicaments. Le gouvernement, sans majorité, a besoin de 320 voix pour valider son accord (si aucun élu ne s'abstient).

Les partis d'opposition ont déjà annoncé qu'ils voteraient contre: le parti centriste libéral-démocrate (19 voix) et les nationalistes écossais SNP (35 voix) sont anti-Brexit, le parti travailliste (242 voix) estime que le nouvel accord fragilise les droits des travailleurs, les Verts (1 voix) qu'il ne respecte pas l'environnement... Surtout, ça coince auprès des unionistes nord-irlandais du DUP (10 voix), pourtant alliés de Boris Johnson à Westminster, pour qui le texte octroie un statut différent à l'Irlande du Nord, inacceptable pour eux.

La société britannique divisée

Le gouvernement espère convaincre certains travaillistes ainsi que des indépendants, notamment les députés exclus du parti conservateur parce qu'ils s'opposaient à un "no deal".

Si le Parlement est divisé, la société britannique l'est aussi, plus de trois ans après le référendum qui a décidé à 52% du départ du Royaume-Uni du bloc européen. Alors que les débats battront leur plein pour régler les conditions du divorce, une manifestation anti-Brexit est prévue devant Westminster pour pousser à la tenue d'un second référendum.

La décision des députés sera aussi scrutée outre-Manche. Plusieurs dirigeants européens les ont enjoints de l'approuver, pour pouvoir passer à la phase suivante des négociations, celle qui déterminera la future relation entre l'UE et le Royaume-Uni.

L'accord de Boris Johnson est censé résoudre la quadrature du cercle de la frontière irlandaise, sur laquelle avait buté le processus jusqu'à présent. L'objectif est d'éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord britannique et la république d'Irlande, membre de l'UE, pour préserver la paix sur l'île.

Pour cela, il maintient sur le papier l'Irlande du Nord dans le territoire douanier britannique mais prévoit un régime spécial pour les marchandises arrivant dans la province britannique, selon que celles-ci sont destinées à y rester ou à passer dans le marché unique européen.

Boris Johnson a enjoint samedi aux députés d'adopter sans délai l'accord de Brexit conclu entre Londres et Bruxelles, à l'ouverture d'une séance historique du Parlement réuni pour un vote qui s'annonce très serré, à 12 jours seulement de la date prévue de sortie de l'Union européenne.L'accord de Brexit est une "nouvelle manière d'aller de l'avant" pour le Royaume-Uni et l'UE, a...