Après une nuit de manifestations sur tout le territoire, Beyrouth s’est réveillé, vendredi matin, dans l’expectative. Dans le centre-ville de Beyrouth, épicentre des manifestations dans la nuit de jeudi à vendredi, des Libanais commençaient à arriver, autour de 10h, ce matin. Une heure plus tard, une colonne de manifestants se mettait en route vers le Sérail.
« Je n’étais pas là hier soir, mais j’ai senti que quelque chose bougeait vraiment dans le pays », déclare Dalia Kowatly, étudiante à l’USJ, devant la mosquée al-Amine. « Je ne suis pas affiliée politiquement, mais je veux des solutions, aujourd’hui, notamment à la crise économique que traverse le Liban », déclare la jeune fille.
Autour d’elle, le centre-ville porte les stigmates des manifestations de la veille qui, après avoir commencé dans le calme, ont dérapé. Les rues sont jonchées de débris. Les magasins sont fermés. Hier, de nombreux manifestants appelaient à la « chute du régime ».
Un slogan repris par les manifestants, en route pour le Sérail, vendredi matin.
Jeudi soir, le catalyseur des manifestations avait été l’annonce, dans la matinée, d’une taxe déguisée sur l’utilisation des applications de messagerie sur base du principe du VoIP (Voice over Internet Protocol), un service notamment disponible sur WhatsApp.
Dans un contexte marqué par une montée des tensions, à travers le pays, sur fond d'aggravation de la situation économique, avec des craintes d'une dévaluation et d'une pénurie de dollars sur les marchés de change, cette annonce a mis le feu aux poudres. L’annonce, en soirée, par le ministre des Télécoms, Mohammed Choucair, de l’annulation de cette taxe, n’a pas suffi à clamer les esprits.
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