Le Premier ministre français Édouard Philippe a prévenu mercredi que l'objectif de mettre un terme à l'opération militaire que mène la Turquie en Syrie sera "très difficile" à obtenir.
"Notre objectif, c'est de poursuivre avec nos partenaires de l'Union européenne toutes les initiatives possibles en vue de conduire la Turquie à mettre un terme à cette opération", a rappelé le chef du gouvernement devant le Sénat français. "Mais compte tenu des décisions turques et de l'unilatéralisme dont la Turquie a fait preuve, ne nous voilons pas la face: demander, condamner, inciter, nous le ferons; obtenir sera beaucoup plus difficile", a-t-il ajouté lors des questions d'actualité au gouvernement.
Une semaine jour pour jour après son déclenchement, l'offensive turque contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) a déjà rebattu les cartes dans le nord de la Syrie, nouvel épicentre du conflit qui ravage ce pays depuis 2011.
A la faveur d'un accord avec les forces kurdes, le régime de Bachal el-Assad est en effet revenu dans des régions qui lui échappaient depuis des années, et Moscou a commencé à remplir le vide laissé par le retrait des forces américaines.
Vivement critiqué à Washington pour avoir semblé donner son feu vert à l'opération turque, le président américain Donald Trump a depuis exhorté Ankara à stopper son offensive et autorisé des sanctions contre la Turquie.
"Ce sera d'autant plus difficile que les États-Unis ont pris cette décision unilatérale. Les conséquences de cette décision unilatérale seront très lourdes sur les États-Unis sans doute, sur la région c'est certain (...) et probablement même sur la façon dont nous envisageons les relations avec nos partenaires dans des théâtres d'opération compliqués" à l'avenir, a encore fait valoir Édouard Philippe.
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