De violents combats opposaient mercredi l'armée du régime syrien et les forces kurdes aux rebelles proturcs dans le nord de la Syrie en guerre, où la Turquie a lancé une offensive contre une milice kurde syrienne à sa frontière, a rapporté une ONG.
Pour contrer la progression des troupes turques, les forces kurdes, lâchées par Washington, ont appelé l'armée de Bachar el-Assad à se déployer dans certains secteurs du nord, notamment à Manbij et à Aïn Issa, situés à une trentaine de kilomètres de la frontière.
Depuis le lancement de leur offensive il y a une semaine, l'armée turque et ses supplétifs syriens - anciens combattants rebelles qui luttaient autrefois pour la chute du régime - ont déjà conquis une bande de territoire à la frontière s'étalant sur environ 120 kilomètres.
Mercredi, de "violents affrontements" au nord-est d'Aïn Issa opposaient l'armée syrienne et les forces kurdes aux rebelles proturcs, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces combats se déroulaient près de l'autoroute stratégique M4, dans des secteurs séparant les territoires sous contrôle des forces kurdes de zones récemment conquises par les supplétifs syriens d'Ankara, a précisé l'OSDH.
Le régime et les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les forces kurdes, combattent "ensemble", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Mardi soir, deux soldats du régime syrien ont été tués aux abords d'Aïn Issa dans des tirs d'artillerie des rebelles proturcs, selon l'OSDH. La veille déjà, un soldat de l'armée syrienne avait été tué dans des tirs similaires près de Manbij, selon la même source.
Grand allié du régime de Bachar el-Assad, la Russie a souligné qu'elle ne permettrait pas des combats entre les armées turque et syrienne. De tels combats "ne sont dans l'intérêt de personne et seraient inacceptables", a déclaré l'émissaire russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev. "Nous ne laisserons pas (les choses) en arriver là."
Accusé d'avoir lâché les Kurdes, le président américain Donald Trump a annoncé que le vice-président Mike Pence et le secrétaire d'Etat Mike Pompeo se rendraient mercredi en Turquie pour négocier un "cessez-le-feu". Mais dès mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a catégoriquement écarté la proposition américaine d'un cessez-le-feu.
Les combats entre forces kurdes et les rebelles proturcs se concentrent surtout à la frontière, aux abords de la ville de Ras el-Aïn, d'après l'OSDH. Durant la nuit, les raids de l'aviation turque et l'artillerie ont visé la ville tenue par les forces kurdes, selon la même source.
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