Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Algérie : les étudiants dans la rue pour la 26e semaine



Des manifestants algériens dans les rues d'Alger, le 16 août 2019. Photo AFP / RYAD KRAMDI

Un millier d'étudiants ont manifesté mardi, pour la 26e semaine consécutive à Alger, au milieu d'un fort déploiement policier, réclamant un Etat "démocratique" et la libération des personnes arrêtées depuis le début le 22 février du mouvement de contestation, le "Hirak".

"Libérez les détenus du Hirak", "Algérie libre et démocratique", "Un Etat civil, pas militaire", "le peuple veut l'indépendance", ont scandé inlassablement les étudiants, accompagnés d'enseignants, mais aussi de citoyens, en progressant sans incident dans les rues du centre d'Alger.

Les établissements universitaires sont toujours fermés en raison des vacances, mais le cortège était plus dense que les semaines précédentes. Les manifestants ont promis de "manifester jusqu'au départ du régime", ponctuant slogans et chants patriotiques par des youyous.
"Les généraux à la poubelle et le peuple prendra son indépendance" ont scandé les manifestants, visant le haut commandement de l'armée, longtemps le véritable organe de décision en Algérie, revenu aux commandes depuis la démission le 2 avril du président Bouteflika qui avait affaibli son influence.

Ce 20 août marque le 63e anniversaire de la fin du Congrès de la Soummam, qui avait doté le Front de libération nationale (FLN), créé deux ans plus tôt pour arracher l'indépendance de l'Algérie au pouvoir colonial français de structures politiques et militaires, et consacré la "primauté du politique sur le militaire".

Les manifestants ont notamment ciblé le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée et véritable homme fort du pays depuis cette démission, et demandé le départ du président par intérim Abdelkader Bensalah et du Premier ministre Noureddine Bedoui. Tous trois furent des soutiens indéfectibles d'Abdelaziz Bouteflika durant sa présidence (1999-2019).

"Malgré la canicule et les vacances, on est là et nombreux pour leur dire : +rien ne nous arrêtera tant que le système Bouteflika est en place+", a déclaré à l'AFP Yacine, 23 ans, étudiant à l'université de Boumerdes (environ 40 km à l'est d'Alger).

Les manifestants ont également rejeté tout "dialogue" avec le pouvoir, encore aux mains des anciens soutiens de M. Bouteflika, poussé au départ par la rue. Ils ont conspué Karim Younes, ancien président de la Chambre basse, placé par les autorités à la tête d'une "Instance nationale de dialogue et de médiation" chargée de définir les modalités d'une présidentielle devant élire un successeur à M. Bouteflika "dans les plus brefs délais".
"L'instance de dialogue (...) est sourde aux revendications du Hirak" qui refuse que le scrutin soit organisé par les anciens fidèles de M. Bouteflika encore au pouvoir, fulmine Mohamed, 22 ans, étudiant en sociologie.

Lundi soir, M. Bensalah a, dans un message à la Nation, réitéré que "la voie du dialogue est la seule et unique à permettre de surmonter la situation actuelle", rejetant de fait toute autre solution de sortie de crise.

Un millier d'étudiants ont manifesté mardi, pour la 26e semaine consécutive à Alger, au milieu d'un fort déploiement policier, réclamant un Etat "démocratique" et la libération des personnes arrêtées depuis le début le 22 février du mouvement de contestation, le "Hirak".
"Libérez les détenus du Hirak", "Algérie libre et démocratique", "Un Etat civil, pas militaire", "le peuple...