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L'opposant russe Navalny devant la justice en pleine grogne électorale

Photo AFP / Maxim ZMEYEV

L'opposant russe Alexeï Navalny comparaissait mercredi devant un tribunal moscovite pour des appels à manifester, en pleine montée de la contestation due au rejet des candidatures de l'opposition aux élections locales de septembre.

Un rassemblement d'une ampleur inédite depuis plusieurs années a eu lieu dimanche et l'opposition, M. Navalny en tête, a appelé à manifester de nouveau devant la mairie de Moscou samedi, faisant monter la tension à l'approche de ces scrutins qui s'annoncent difficiles pour les candidats soutenant le Kremlin.

Cette protestation, non autorisée, risque fort de se dérouler sans ce militant anticorruption de 43 ans, appréhendé mercredi matin au moment où il sortait faire un jogging et acheter des fleurs pour l'anniversaire de sa femme.

"Les gens ont raison quand ils disent que le sport n'est pas toujours bon pour la santé", a ironisé M. Navalny, en t-shirt orange fluo et short, dans une vidéo diffusée du commissariat sur son compte Instagram.

Amené en fin d'après-midi au tribunal de Simonovski de la capitale russe, il risque une amende et jusqu'à 30 jours de détention pour "infraction répétée aux règles d'organisation des manifestations", qui obligent à obtenir l'aval des autorités avant l'organisation de toute action de ce type.

"J'espère seulement que l'arrestation grossière de Navalny va mobiliser les citoyens", a réagi l'opposant Ilia Iachine, assurant que cette interpellation n'aurait "aucune influence" sur les plans de l'opposition.

"Ils sont tout simplement morts de peur avant le 27 juillet et ils essayent par tous les moyens de faire peur", a pour sa part estimé sur Twitter Leonid Volkov, le bras droit de M. Navalny.

Un autre collaborateur d'Alexeï Navalny, Oleg Stepanov, a été interpellé et devait comparaître également dans la soirée.

Ne pouvant être lui-même candidat car déclaré inéligible pour des condamnations qu'il dénonce comme politiques, Alexeï Navalny a organisé ces dernières années les plus importantes manifestations contre le président Vladimir Poutine, ce qui lui a régulièrement valu des condamnations à de courtes peines.

Dernier exemple en date, le militant a passé début juillet dix jours en détention pour avoir participé à une marche de soutien au journaliste d'investigation Ivan Golounov, accusé de trafic de drogue puis disculpé après une mobilisation sans précédent.


Manifestation samedi
Exceptionnellement élevée après l'annexion de la Crimée, la popularité du président russe a chuté depuis sa réélection pour un quatrième mandat l'année dernière et les scrutins de début septembre s'annoncent difficiles pour les candidats partisans du pouvoir.

L'exclusion des candidats de l'opposition à l'élection du Parlement de la capitale russe a soulevé une vague de contestation marquée dimanche dernier par une manifestation à laquelle ont pris part 22.000 personnes, du jamais-vu, selon l'opposition, depuis les mouvements de protestation de 2012 et 2011 contre le retour à la présidence de Vladimir Poutine.

Plusieurs rassemblements pacifiques, dont un sit-in dispersé par la police, avaient également eu lieu mi-juillet devant le siège de la Commission électorale moscovite. En réaction, le Comité d'enquête russe a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête, qualifiant ces réunions de "pressions" et de "menaces de violences" à l'encontre de cette instance.

L'enregistrement d'une soixantaine de candidats aux élections locales de Moscou a été rejeté la semaine dernière, officiellement en raison de vices dans la collecte des signatures de soutien dont ils ont besoin pour se présenter.

Ces candidats dénoncent des irrégularités fabriquées de toutes pièces et accusent le maire loyal au pouvoir, Sergueï Sobianine, de vouloir étouffer l'opposition. Mardi soir, une rencontre infructueuse a eu lieu entre des candidats et la cheffe de la Commission électorale russe.

En vertu de la loi, les candidats indépendants étaient censés obtenir les signatures d'au moins 3% de leurs électeurs potentiels dans chacun des 45 districts de Moscou, soit d'entre 4.500 et 5.000 personnes, pour avoir le droit de concourir.

Privée de participation à des scrutins plus importants comme la présidentielle, l'opposition s'est fortement mobilisée pour ces élections à Moscou, espérant ainsi avoir son mot à dire dans la gestion du budget faramineux de la capitale russe.

Des candidats de l'opposition ont également vu leurs candidatures rejetées dans d'autres grandes villes comme Saint-Pétersbourg, où une manifestation doit se dérouler mercredi soir. 

L'opposant russe Alexeï Navalny comparaissait mercredi devant un tribunal moscovite pour des appels à manifester, en pleine montée de la contestation due au rejet des candidatures de l'opposition aux élections locales de septembre.Un rassemblement d'une ampleur inédite depuis plusieurs années a eu lieu dimanche et l'opposition, M. Navalny en tête, a appelé à manifester de nouveau devant...