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Culture - Entretien

Cherchons belle femme pour un duo avec Marc Lavoine

Sa mère, sa compagne, les femmes, ses influences, ses icônes... Mais aussi le Liban et Feyrouz... Joint par téléphone avant son arrivée au Liban, le chanteur français Marc Lavoine, qui se produit en concert ce soir au Festival de Byblos, livre à « L’OLJ » en toute simplicité ses impressions et émotions de grand sensible.

Marc Lavoine.

De rendez-vous reportés en créneaux horaires resserrés, pour cause d’emploi du temps hyperchargé de la star, sans parler de la connexion portable plus qu’aléatoire, il aura été extrêmement difficile de joindre Marc Lavoine, deux jours avant son concert (de ce soir) au Festival de Byblos. Des déboires d’autant plus regrettables que le chanteur français révélera au cours de l’entretien – grésillant, comme une ligne téléphonique du bon vieux temps de la guerre (Bonjour la 4G !) – une patience et une politesse exquises, qui vont de pair avec son humanité et sa sensibilité… Derrière son étiquette de chanteur romantico-sensuel, c’est un homme généreux, amical, apaisé et amoureux que l’on découvre.


Vous vous produisez pour la première fois au Liban, dans le cadre du Festival de Byblos. Quelle image avez-vous de ce pays ?

En fait, ce n’est pas la première fois que je me produis au Liban. J’y avais déjà fait des concerts, il y a quinze-vingt ans (NDLR : en 1997 sur la scène du Regency Palace à Adma, très précisément). Et j’avais été très touché par ce pays. D’autant qu’à la maison, chez mes parents, j’en entendais beaucoup parler. Mon père et ma mère, qui étaient des gens engagés avec un grand sens de la solidarité envers les souffrances des autres, suivaient de près ce qui s’y passait durant les années de guerre. Et moi, j’étais impressionné par la dignité avec laquelle les femmes et les enfants continuaient, malgré tout, à y diffuser la vie. Comme une forme de résistance. Cette terre d’une richesse infinie, avec ses strates d’histoire et sa situation géopolitique, est en même temps chargée d’une si forte humanité… Lors de mon précédent passage à Beyrouth, un jeune homme du public m’avait ému en me disant : « Les chansons d’amour, c’est tout ce qui nous reste… » J’ai beaucoup de respect et d’amitié pour ce pays.

Vos fans libanais vous suivent depuis vos toutes premières chansons. Les radios passent en boucle « Elle a les yeux revolver », l’un de vos plus anciens tubes. Dans quelle mesure allez-vous inclure vos anciens titres dans votre répertoire du concert ?

Je vais les chanter tous. En tout cas les plus connus d’entre eux. Il ne s’agit pas d’un concert juste dédié à mon dernier opus. Il y aura un mélange de titres tirés des différents albums.


Avez-vous une chanson fétiche que vous interprétez toujours et partout comme un talisman ?

Oui et c’est justement Elle a les yeux revolver. Parce que c’est la chanson qui m’a fait connaître du public. C’est celle qui m’a donné rendez-vous avec le succès. Et puis, j’aime particulièrement Chère amie que j’ai interprétée avec Françoise Hardy. D’ailleurs, cette chanson, je l’ai écrite comme une réponse à Partir un jour de Françoise Hardy …


Vous dites que vos chansons racontent des histoires, les vôtres souvent : ce que vous vivez, ce que vous éprouvez… C’est toujours vous qui en écrivez les paroles ? Et comme la plupart sont des chansons d’amour, on en déduit que vous êtes un très grand amoureux !

En effet, c’est moi qui les écris, à part deux textes empruntés à Apollinaire et Verlaine. Sinon, j’écris l’amour et je le chante, parce que pour moi, l’amour, c’est la vie. L’amour des autres, de son conjoint, de ses parents, de ses enfants… D’ailleurs, les dernières phrases que les gens prononcent à la fin de leur vie sont toujours des mots d’amour.

Et puis les histoires d’amour sont souvent une espérance. Ma première et très grande histoire, c’est l’amour maternel. Ma mère était une femme exceptionnelle. Et, toute ma vie, j’ai été à la recherche de la lumière qu’elle portait en elle. Aujourd’hui, je l’ai trouvée avec ma compagne, la romancière Line Papin.


Et puis il y a une mélancolie qui revient chez vous d’album en album, et peut-être encore plus dans le dernier, le 12e, « Je reviens à toi ». La solitude, la nostalgie, le chagrin, le temps qui passe y sont omniprésents. D’où vous vient ce spleen ?

Je traversais une période difficile, compliquée. Pleine de deuils, dont ceux de mes parents… Et puis le chagrin et la mélancolie font partie de la vie. Ils ont toujours fait partie de « ma » vie. Mais ça ne m’empêche pas de m’intéresser aux autres…


À qui s’adresse la chanson titre de « Je reviens vers toi » ?

À la vie !


Vous avez fait beaucoup de duos, avec Catherine Ringer, Françoise Hardy, Claire Keim, Christina Morroco, Souad Massi, Florent Pagny mais aussi votre fils Roman. Pourquoi aimez-vous tant les duos? Allez-vous en interpréter au cours de votre concert à Byblos ?

Ce que j’aime dans les duos, c’est qu’on y met un petit peu de cinéma. C’est aussi une manière de rendre hommage aux femmes, qui m’ont beaucoup soutenu. Et puis j’ai été influencé par des duos célèbres : Gainsbourg et Birkin, Jacques Dutronc et Françoise Hardy, John Lennon et Yoko Ono…

Mais pour ce concert, je n’ai pas prévu de duo… À moins qu’une belle femme du public, connaissant parfaitement les paroles d’une chanson, ne veuille monter sur scène pour l’interpréter avec moi (rires).


Avec qui rêvez-vous de chanter encore ?

Avec Calogero. J’ai déjà chanté avec lui (C’est la vie). Et je serais très heureux de répéter l’expérience. Il a une voix remarquable. De très belles compositions. C’est quelqu’un que j’admire beaucoup.


Dans un autre registre, vous avez aussi chanté « Femme Like U » avec K-Maro. Vous aviez dit, il y a quelques années, que c’était une des 10 chansons qui vous accompagnaient. Qu’est-ce qui vous plaît tant dans cette chanson ?

C’est une chanson qui a l’air facile mais qui est en fait tout le contraire. J’apprécie beaucoup aussi la personnalité de K-Maro. C’est quelqu’un de singulier, de libre et de doué…


Vous avez récemment consacré un livre à votre père « L’homme qui ment » (Fayard) et vous en écrivez un sur votre mère. Vous aimez l’écriture, la photo, la sculpture, le cinéma. D’ailleurs, vous tournez régulièrement dans des films (« Le Cœur des hommes », notamment) et des séries télé. Où est la place de la chanson dans tout cela. Est-ce qu’elle reste primordiale ou devient-elle de plus en plus diluée dans vos multiples autres centres d’intérêt ?

Elle reste toujours centrale dans ma vie. Elle est liée à mon amour des mots et de la poésie. Mais, parfois, j’ai besoin de faire un pas de côté… Avant ce dernier album, j’étais resté cinq ans sans en écrire. Je ne voulais pas juste associer des rimes. J’ai fait des films, des photos, écrit des livres…Tout cela va aussi nourrir mes textes de chansons et les inscrire dans une réalité, une sincérité profonde.


Qui sont vos icônes absolues dans la littérature, l’art, la musique, la chanson et le cinéma ?

Je peux vous en citer beaucoup : Yourcenar, Simone Veil, Aimé Césaire, Barbara, Sophia Loren, Visconti, les Rolling Stones… Mais aussi parmi la nouvelle génération des gens comme Krissy, le rappeur Lomepal, Marion Cotillard… Et Line Papin qui est une jeune romancière de très grand talent. Lisez son dernier roman Les os des filles (Stock).


Enfin, connaîtriez-vous par hasard une chanson arabe ?

Pas vraiment. Même si j’ai eu le bonheur d’écouter Feyrouz à l’Olympia en 1979, où j’ai travaillé, adolescent, en tant qu’ouvreur.


Trente-cinq ans de succès

Depuis 1983 et sa première chanson Je ne sais pas de quoi j’ai l’air, Marc Lavoine a sorti 12 albums et cumulé les succès. Petite sélection, un peu subjective, des titres phares de sa discographie.

1984 : Pour une biguine avec toi

1985 : Elle a les yeux revolver

1986 : Parking des anges

1987 : Même si

1988 : Qu’est-ce que t’es belle, le titre de son premier duo, avec Catherine Ringer.

1991 : Paris (qu’il a chanté aussi avec Souad Massi)

2001 : Je ne veux qu’elle avec Claire Keim et J’ai tout oublié avec Christina Morocco

2003 : C’est ça la France

De rendez-vous reportés en créneaux horaires resserrés, pour cause d’emploi du temps hyperchargé de la star, sans parler de la connexion portable plus qu’aléatoire, il aura été extrêmement difficile de joindre Marc Lavoine, deux jours avant son concert (de ce soir) au Festival de Byblos. Des déboires d’autant plus regrettables que le chanteur français révélera au cours de...

commentaires (4)

La plupart des chanteurs sont plus interessants à écouter ( chanson ou film / théatre) lorsqu'ils atteignent une certaine séniorité : Lavoine, Bruel, Aznavour et bien d'autres (évidemment en tête Sardou et Clooney côté anglosaxon) Marc Lavoine au liban c'est un bon choix. C'est encore un artiste en vogue. Alors qu'au liban, ce sont les oubliés de la planète qui y vont ( mais ca fait plaisir aux libanais. c'est l'essentiel ).

LE FRANCOPHONE

23 h 19, le 12 juillet 2019

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Commentaires (4)

  • La plupart des chanteurs sont plus interessants à écouter ( chanson ou film / théatre) lorsqu'ils atteignent une certaine séniorité : Lavoine, Bruel, Aznavour et bien d'autres (évidemment en tête Sardou et Clooney côté anglosaxon) Marc Lavoine au liban c'est un bon choix. C'est encore un artiste en vogue. Alors qu'au liban, ce sont les oubliés de la planète qui y vont ( mais ca fait plaisir aux libanais. c'est l'essentiel ).

    LE FRANCOPHONE

    23 h 19, le 12 juillet 2019

  • en effet j'ai pense egalement, qu'une journaliste professionnelle, surtout a l'ere du net ou l'on peut trouver n'importe quelle info en un rien de temps, aurait du s'assurer que le chanteur n'etait jamais venu avant de poser la question, surtout qu'elle dit avoir tente plusieurs fois de faire l'interview et que de ce fait ce n'etait pas une interview surprise. autre remarque au sujet de ce texte. ZZ ecrit: "John Lenon et Yoko Ono…" or a ma connaissance c'est John Lennon avec 2 "n", non? un peu plus loin dans le texte on voit: "J’ai fait des films, des photos, écris des livres…" ne devrait-on pas plutot ecrire j'ai "ecrit" et pas "ecris" ? ces deux erreurs pouvant etre corrigees sur le net au moins pour la credibilite de votre journal, l'un des rares representants de la langue francaise dans la presse de ce pays.

    Le Herisson

    13 h 12, le 12 juillet 2019

    • Merci pour vos remarques. Les erreurs ont été corrigées.

      L'Orient-Le Jour

      13 h 38, le 12 juillet 2019

  • Il était temps de rectifier cette erreur que je lis/entends pour la 3eme fois en un mois de la part de journalistes! Un peu plus de recherche ne nuirait pas avant une interview. Effectivement, Marc Lavoine s'est déjà produit au Liban, j'avais justement assisté à son concert au Regency Palace en 97 et il n'avait pas ménagé sa peine pour satisfaire les spectateurs ce soir-là. Un véritable artiste d'une grande générosité :)

    Tina Chamoun

    08 h 32, le 12 juillet 2019

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