Le Premier ministre libanais Saad Hariri, le 13 juin 2019 à l'ouverture de la conférence des présidents des Cours supérieures des pays francophones au Grand Sérail. Photo Dalati et Nohra
Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a exprimé jeudi son opposition à toute ingérence politique dans le système judiciaire.
"Il ne doit pas y avoir d'ingérences politiques dans le système judiciaire. Il est de notre devoir, en tant que responsables politiques, d'assurer une véritable justice à nos peuples", a déclaré M. Hariri à l'ouverture de la conférence des présidents des Hautes Cours des pays francophones au Grand Sérail, siège du gouvernement libanais, dans le centre-ville de Beyrouth. "La force du Liban réside dans sa capacité à protéger toutes les communautés à travers la Constitution", a ajouté le Premier ministre.
Lors d'une conférence de presse tenue mardi dernier, M. Hariri avait dénoncé les "interférences" dans l'affaire Itani, du nom du metteur en scène libanais Ziad Itani qui avait été faussement accusé d'espionnage au profit d'Israël et emprisonné. "Évidemment qu’il y a eu interférence dans le dossier de Ziad Itani, car ce qui s’est passé est anormal", avait-il jugé.
Il faisait notamment allusion au commissaire du gouvernement libanais près le Tribunal militaire, le juge Peter Germanos, qui s'était prononcé pour l'acquittement de l'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein des Forces de sécurité intérieure (FSI), Suzanne el-Hajj, dans cette affaire.
Mme Hajj avait été arrêtée le 2 mars 2018, suivie par le pirate informatique Elie Ghabach, pour "fabrication de fausses preuves" contre le réalisateur Ziad Itani ainsi qu’en raison de "piratages et cyberattaques visant des sites de ministères, de services de sécurité et de banques libanaises, et d’autres sites au Liban et à l’étranger". Ils étaient tous deux accusés d’avoir dénoncé M. Itani auprès de la direction générale de la Sécurité de l’État au moyen de documents falsifiés selon lesquels le dramaturge aurait commis des actes criminels, alors qu’ils le savaient innocent. A l'issue du procès devant le tribunal militaire, Mme Hajj a été innocentée et M. Ghabach condamné à un an de prison. Ce jugement a provoqué des tensions politiques, notamment entre des responsables du courant du Futur et le Courant patriotique libre.
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