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Syrie : pas encore de cessez-le-feu à Idleb, selon la Turquie

Un bâtiment touché à Kafr Aweid, dans la province d'Idlbe, le 5 juin 2019. AFP / OMAR HAJ KADOUR

Le ministre turc des Affaires étrangères a indiqué jeudi qu'il n'était "pas possible" d'affirmer qu'un cessez-le-feu avait été mis en place dans la province syrienne d'Idleb, contredisant des déclarations de l'armée russe en ce sens. "Il n'est pas possible de dire pour l'instant qu'un cessez-le-feu total a été obtenu" à Idleb (nord-ouest de la Syrie), a déclaré Mevlüt Cavusoglu.

S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, M. Cavusoglu a toutefois soutenu que Moscou et Ankara déployaient des "efforts sérieux et sincères" pour parvenir à un accord de cessez-le-feu.

L'armée russe a déclaré mercredi soir qu'une trêve avait été conclue entre les forces gouvernementales et les rebelles à Idleb avec la médiation de la Turquie, parrain de certains groupes rebelles en Syrie, et de la Russie, qui soutient le régime de Damas.

La situation à Idleb est très tendue et le ministère turc de la Défense a affirmé jeudi que trois de ses soldats avaient été blessés dans une attaque au mortier contre un poste d'observation turc dans la province, attribuée par Ankara au régime syrien.

"Nous pensons que c'était délibéré. Nous parlons de ce sujet avec la Russie. Si le régime continue ces attaques, nous ferons le nécessaire", a mis en garde M. Cavusoglu, appelant Moscou et Téhéran, autre soutien de Damas, à prendre leurs "responsabilités".

En plus de leurs déclarations contradictoires sur un cessez-le-feu à Idleb, Ankara et Moscou ont, dans un rare étalage de leurs divergences, publié des versions conflictuelles de l'attaque contre le poste d'observation turc. Ainsi, le ministère russe a avancé que l'attaque contre les forces turques n'avait pas été commise par le régime, mais par des "terroristes" que l'aviation russe aurait ensuite bombardés à la demande d'Ankara. "Avec les coordonnées fournies par la partie turque, les avions russes ont procédé à quatre frappes (...), détruisant un important groupement de combattants", a déclaré le ministère russe dans un communiqué. Mais dans la soirée de jeudi, le ministère turc de la Défense a démenti cette version, affirmant que les "informations de presse" faisant état de bombardements russes à l'aide de coordonnées fournies par Ankara "ne reflètent pas la réalité".

"Rétablir le calme"

Ces dernières semaines, la province d'Idleb a été la cible de bombardements quasi quotidiens du régime du président syrien Bachar el-Assad et de son allié russe. Cette poussée de violence, dans une région où vivent environ trois millions de personnes, a fait 360 morts civils depuis fin avril, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée à Londres.

Le ministre français Jean-Yves Le Drian a souligné que "la priorité était de rétablir le calme et la sérénité à Idleb". Il a également appelé "le régime syrien et ses soutiens à cesser leurs attaques indiscriminées contre les civils à Idleb". Idleb "est une zone tellement dangereuse et explosive qu'il importe que le cessez-le-feu soit respecté de façon méticuleuse", a-t-il ajouté.

Depuis le début de la guerre en Syrie avec la violente répression de manifestations anti-gouvernementales en 2011, plus de 370.000 personnes ont été tuées et des millions ont été déplacées.

Le ministre turc des Affaires étrangères a indiqué jeudi qu'il n'était "pas possible" d'affirmer qu'un cessez-le-feu avait été mis en place dans la province syrienne d'Idleb, contredisant des déclarations de l'armée russe en ce sens. "Il n'est pas possible de dire pour l'instant qu'un cessez-le-feu total a été obtenu" à Idleb (nord-ouest de la Syrie), a déclaré Mevlüt ...