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Palestiniens et Américains aux antipodes à l'ONU

Les Palestiniens et Américains ont affiché jeudi des positions aux antipodes sur le futur plan de paix que doit dévoiler en juin Washington, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens.

En présence de Jason Greenblatt, conseiller de Donald Trump pour le Proche-Orient, le chef de la diplomatie palestinienne Riyad al-Maliki a jugé que le futur plan américain n'était pas le fruit "d'efforts de paix".

La présence des deux responsables dans une même salle est rarissime alors que les relations entre Palestiniens et Américains sont rompues depuis la reconnaissance fin 2017 par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël.

"Tout indique jusqu'à présent qu'il ne s'agit pas d'un plan pour la paix mais plutôt de conditions que nous devrions accepter. Il n'y aucune somme d'argent qui rendrait ces conditions acceptables", a asséné le ministre palestinien.

La vision qui sera proposée "sera réaliste et réalisable", a affirmé au contraire Jason Greenblatt. Elle a été conçue par une équipe qui a voulu avoir un "oeil neuf" sur les causes du conflit, a-t-il ajouté, en réclamant d'aider les deux parties à en discuter lorsqu'elle sera dévoilée.

Jason Greenblatt est co-auteur avec Jared Kushner, conseiller et gendre de Donald Trump, et l'ambassadeur américain en Israël David Friedman, du plan de paix en gestation depuis deux ans et attendu le mois prochain.

La réunion informelle à l'ONU du Conseil de sécurité sur la colonisation israélienne a été organisée par l'Indonésie et le Koweït, deux membres non permanents. Entrecoupée de vidéos, elle a donné lieu à des interventions d'experts critiques à l'égard d'Israël et de son soutien américain.


Pas d'échange direct
Le sujet retenu pour la réunion n'est qu'"un simple symptôme du conflit", a estimé Jason Greenblatt, en dénonçant le fait qu'"Israël n'ait pas été invité à s'exprimer". Il a consacré l'essentiel de son intervention à dénoncer "le parti pris" à l'ONU contre Israël, "un petit pays faible et fragile" à ses débuts et qui est devenu "une démocratie florissante".

"Cessons de prétendre que ce sont les colonies qui empêchent une solution politique", a dit le conseiller américain, estimant que "le Hamas et le Jihad islamique" étaient "le problème".

Lors de la signature des accords de paix d'Oslo, "il y avait 100.000 colons israéliens", 25 ans après, "il y en a maintenant plus de 600.000 dans les territoires palestiniens, y compris Jérusalem Est", a rappelé, de son côté, Riyad al-Maliki.

Israël "ne cherche même plus à dissimuler la véritable nature coloniale de ses activités d'occupation ni son intention d'annexer les territoires palestiniens", a affirmé le responsable palestinien.

A l'issue de la réunion, le ministre a indiqué à des médias qu'il n'avait pas eu d'échange direct avec le conseiller américain. "Il n'y avait aucune raison de lui parler". "Il a attaqué les Palestiniens sans rien d'autre", a-t-il dit, en jugeant que le discours de Jason Greenblatt, qui a pour sa part évité les médias, ne présageait rien de bon.

C'était "anti-palestinien, anti-paix et anti-logique" au regard des résolutions de l'ONU qui condamnent la colonisation illégale d'Israël, a-t-il insisté, alors que la délégation palestinienne se félicitait que l'ensemble des membres du Conseil de sécurité ait condamné à l'unisson cette politique.

Les Palestiniens et Américains ont affiché jeudi des positions aux antipodes sur le futur plan de paix que doit dévoiler en juin Washington, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens.En présence de Jason Greenblatt, conseiller de Donald Trump pour le Proche-Orient, le chef de la diplomatie palestinienne Riyad...