La Porsche 911 Speedster 2020 se veut une combinaison entre raffinement, conduite dynamique et exclusivité : moins de 2 000 unités seront produites et vendues à travers le monde. Brendan McDermid/Reuters
Le ralentissement des ventes de voitures attendu cette année aux États-Unis devrait épargner le secteur du luxe, où l’exclusivité, l’esthétique et la puissance cohabitent de plus en plus avec les gadgets et la technologie électrique pour séduire à la fois les puristes et les jeunes millionnaires.
Au Salon automobile de New York, ces deux visions de la voiture de luxe sont indissociables, les groupes automobiles haut de gamme ne voulant pas rater la nouvelle génération de jeunes millionnaires ayant grandi avec les technologies et sensible au changement climatique.Mercedes-Benz a ainsi révélé la nouvelle génération du 4x4 urbain GLS équipé d’un nouveau système de divertissement (MBUX) aux fonctionnalités avancées. Il est doté d’un assistant vocal, baptisé Hey Mercedes, intégrant l’intelligence artificielle afin d’apprendre les habitudes de son propriétaire pour les répliquer par la suite. Ce joujou transforme le véhicule en une voiture intelligente, à l’image de KITT – la voiture que conduit l’acteur David Hasselhoff, alias Michael Knight, dans la série américaine à succès Knight Rider diffusée dans les années 1980. « La reconnaissance vocale est quelque chose dont veulent les clients », explique Dietmar Exler, patron de Mercedes aux États-Unis. « C’est plus pratique : la voiture vous lit vos e-mails ou SMS, vous n’avez pas besoin de quitter la route des yeux ou de laisser le volant pour saisir votre téléphone, c’est plus sécurisant », avance-t-il, se disant convaincu que cet outil va séduire les jeunes millionnaires.
Les yeux rivés vers cette clientèle, la maison italienne Pininfarina a présenté, dans une galerie d’art du quartier branché de Chelsea à Manhattan, la Battista, une voiture électrique vendue 2,27 millions de dollars. Dotée de 1 900 chevaux, elle est censée atteindre la vitesse de près de 100 km/h en 2 secondes, soit un poil plus rapide qu’une monoplace de F1. Comme Genesis (groupe Hyundai), qui a révélé Mint – un concept de citadine électrique à l’intérieur minimaliste –, Pininfarina estime que les jeunes fortunés sont prêts à sortir leur carnet de chèque pour une voiture écolo-compatible. D’autres marques jouent sur la puissance et l’exclusivité pour préserver leur clientèle. C’est le cas de Porsche, dont la 911 Speedster se veut une combinaison entre raffinement et conduite dynamique. Le moteur est à l’arrière, le châssis extrêmement bas. Moins de 2 000 unités seront produites et vendues à travers le monde.
« Les riches recherchent le nec plus ultra. Ils veulent une voiture qui leur permette de se démarquer », avance Brian Miller, concessionnaire new-yorkais de Bentley, Rolls-Royce, Ferrari, Lamborghini et Bugatti. Ce que confirme Bob Laishley, directeur du programme voitures de sport chez Nissan qui a conçu une édition limitée à 50 voitures de sa sportive GT-R, la GT-R 50. « Tous les matériaux qui se trouvent dans cette voiture sont authentiques. Le carbone est le carbone, ce n’est pas du synthétique, déclare Bob Laishley. Chaque détail a été fait à la main. C’est du sur-mesure. » Pour s’imposer, « une voiture de luxe doit aujourd’hui englober trois dimensions : le design, la puissance et la technologie », résume Dietmar Exler.
Source : AFP