Des enseignants contractuels manifestant à Rabat, le 25 avril 2019. Photo AFP
Plus de 70 enseignants marocains dits "contractuels" ont été blessés et hospitalisés dans la nuit de mercredi à jeudi à Rabat, au terme d'une grande manifestation dispersée par les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de leur coordination.
Nouvel épisode d'un conflit qui dure depuis le mois de mars, la manifestation, qui a réuni des milliers de protestataires venus demander le statut de fonctionnaire au sein du ministère de l'Education, a été dispersée à coups de canons à eau.
"Plus de 70 enseignants ont été hospitalisés avec des blessures à des degrés divers, notamment après avoir reçu des coups de matraques", a déclaré à l'AFP Othmane Zouirech, un responsable de la coordination des enseignants. Les manifestants ont été "pourchassés jusqu'au petit matin", a-t-il poursuivi, dénonçant une "approche sécuritaire qui ne fait qu'envenimer la situation".
Un homme venu soutenir sa fille durant la marche a par ailleurs été grièvement blessé à la tête et hospitalisé, ont déclaré à l'AFP des manifestants.
Les enseignants, venus de plusieurs villes du pays, comptaient camper devant le Parlement.
Pour faire entendre leur voix, les "contractuels" ont lancé début mars un mouvement de grève accompagné d'importantes manifestations qui se déroulent généralement sans incidents. Il y a cependant déjà eu deux cas de dispersion musclée, le 23 mars et le 20 février. Le mouvement concerne 55.000 enseignants recrutés dès 2016 sur la base de contrats à durée déterminée (CDD) puis intégrés au sein des Académies régionales.
Mi-avril, après une première rencontre avec le ministère, des représentants des enseignants grévistes avaient annoncé la suspension de la grève. Mais des manifestants ont réinvesti la rue mardi après une courte accalmie.
"Certains" n'"ont pas respecté les engagements pris par leurs représentants", a accusé mardi le ministère de l'Education qui refuse de poursuivre le dialogue tant que tous les grévistes n'auront pas repris le travail. Une réunion prévue mardi a de ce fait été annulée.
Les enseignants, eux, reprochent au ministère de ne pas vouloir céder sur leur principale revendication, à savoir obtenir un statut de fonctionnaire au sein du ministère.
"Le dialogue est au point mort", a dit à l'AFP Othmane Zouirech.
Quelque 300.000 élèves ont pâti des absences des enseignants, selon un récent bilan officiel.
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