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Une version expurgée du rapport Mueller révélée jeudi

Robert Mueller le 24 mars 2019 à Washington, DC. Tasos Katopodis/Getty Images

Epilogue d'une longue saga politico-judiciaire ou relance de l'affaire russe, le rapport du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion entre Moscou et la campagne de Donald Trump sera rendu public jeudi.

Le ministre de la Justice Bill Barr a fait savoir que la version publiée serait expurgée de certains passages confidentiels ou susceptibles de porter atteinte à la réputation de témoins.

C'est ce même Bill Barr, juriste expérimenté de 68 ans nommé par Donald Trump, qui avait transmis le 24 mars une lettre de quatre pages résumant le rapport final que Robert Mueller lui avait remis deux jours plus tôt.

Le procureur spécial avait conclu qu'il n'existait pas de preuve d'une entente entre l'équipe de Donald Trump et la Russie en 2016 pendant la campagne victorieuse du milliardaire républicain.

Mais le constat était plus nuancé sur l'obstruction à la justice, c'est-à-dire la possibilité que le président ait abusé de ses pouvoirs exécutifs pour empêcher ces investigations d'aboutir. Le limogeage du patron du FBI James Comey, en mai 2017, était particulièrement sous examen car il dirigeait alors cette enquête sur les ingérences russes.

Pour cet aspect, Bill Barr avait cité dans son résumé une phrase du rapport de Robert Mueller: "Si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne l'exonère pas non plus", a-t-il écrit.

Les démocrates ont trouvé que la démarche du ministre de la Justice était largement insatisfaisante et estimé qu'il avait pu omettre de relater certains passages du rapport potentiellement préjudiciables au président républicain.

Donald Trump, qui a qualifié à de nombreuses reprises l'enquête Mueller de "chasse aux sorcières", avait accueilli avec satisfaction les conclusions publiées il y a trois semaines, se disant "totalement disculpé". Pourtant, il ne décolère pas, au risque de montrer des signes de nervosité.

"Puisqu'il n'y a pas eu collusion, pourquoi y a-t-il eu une investigation en premier lieu! Réponse - Flics véreux, démocrates et Hillary la corrumpue", s'est-il encore emporté lundi matin sur Twitter, attaquant encore son adversaire de la présidentielle, Hillary Clinton.


Le silence de Mueller

Et le président américain a relancé une vieille accusation selon laquelle sa campagne aurait été espionnée en 2016, estimant que Robert Mueller aurait dû plutôt s'y consacrer. Son ministre de la Justice avait donné du crédit la semaine dernière à ces affirmations, en estimant que Donald Trump et son équipe avaient bien été surveillés.

Sous la pression des démocrates, Bill Barr avait fait savoir le 9 avril lors d'une audition au Congrès que le rapport serait diffusé vers la mi-avril, promettant d'en publier "la plus grande partie possible" tout en prévenant qu'il serait contraint par le cadre légal.

Celui-ci interdit, selon lui, de divulguer des informations qui pourraient compromettre d'autres enquêtes, dévoiler des sources confidentielles ou nuire à la réputation d'acteurs "périphériques".

Le texte devrait ainsi être expurgé des témoignages recueillis par "un grand jury" mis en place par Robert Mueller. Il s'agit d'une procédure utilisée aux Etats-Unis dans certaines affaires délicates et complexes qui permet d'assurer un maximum de confidentialité à une enquête.

Robert Mueller, fidèle à sa réputation d'extrême discrétion, est resté totalement silencieux depuis la remise de son rapport. Mais certains de ses collaborateurs ont, selon la presse américaine, exprimé leur frustration face à un résumé de Bill Barr qui ne rendrait pas compte "de façon adéquate" de leur enquête.

Cette enquête sur les ingérences russes dans la campagne de 2016 avait été commencée par le FBI, la prestigieuse police fédérale. Confiée au procureur spécial, elle avait été étendue aux soupçons de collusion et d'entrave à la justice.

Elle a entraîné l'inculpation de 34 personnes, dont six anciens conseillers du président américain. Vingt-cinq Russes, dont une moitié d'agents des services de renseignement, ont aussi été mis en cause dans cette enquête.

Epilogue d'une longue saga politico-judiciaire ou relance de l'affaire russe, le rapport du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion entre Moscou et la campagne de Donald Trump sera rendu public jeudi.Le ministre de la Justice Bill Barr a fait savoir que la version publiée serait expurgée de certains passages confidentiels ou susceptibles de porter atteinte à la...