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Brexit: l'UE s'interroge sur la durée d'un nouveau report, May veut partir "le plus tôt possible"

La Première ministre britannique Theresa May, à son arrivée à un sommet extraordinaire des chefs d'Etat européens, à Bruxelles, le 10 avril 2019. Photo REUTERS/Yves Herman

Les 27 de l'Union européenne devraient une nouvelle fois convenir d'un report du Brexit mercredi lors d'un sommet spécial à Bruxelles, dont les conditions restent à définir avec pour objectif de maintenir le Royaume-Uni sous pression alors que Theresa May veut s'assurer de pouvoir partir "le plus tôt possible".

"Je veux que nous puissions partir d'une façon ordonnée et sans heurt le plus tôt possible", a déclaré la Première ministre à son arrivée au sommet européen.

Toujours sans majorité parlementaire en faveur de la ratification du traité de retrait négocié entre Londres et Bruxelles à deux jours de la date prévue du Brexit -- déjà une première fois retardé de deux semaines --, la Britannique a encore besoin "de temps" pour tenter de trouver une solution. Elle a entamé des discussions, toujours en cours, avec l'opposition travailliste.

Elle souhaite obtenir un report au 30 juin, affichant toujours sa préférence de ne pas participer aux élections européennes (23-26 mai). "Ce qui est important, c'est que toute extension nous permette de partir au moment où nous ratifions l'accord de retrait", a-t-elle précisé, citant la date du 22 mai, veille du scrutin.

L'UE, de son côté, s'interroge sur la façon d'éviter une sortie brutale tout en mettant les Britanniques devant leurs responsabilités.

Les deux poids lourds de l'UE, la France et l'Allemagne, abordent le sommet avec des approches différentes. Angela Merkel a annoncé une rencontre avec Emmanuel Macron avant la réunion pour, selon la chancelière, "accorder encore nos positions", affirmant que le résultat du sommet "ne sera(it) pas mis en échec par un désaccord franco-allemand".

Le président du Conseil européen Donald Tusk, qui rencontrera Theresa May en tête à tête juste avant l'ouverture du sommet, a proposé de réfléchir à une prolongation longue, jusqu'à un an.

Avant de se décider, les 27 attendent des clarifications de la part de Mme May sur deux points: l'avancée des discussions avec l'opposition travailliste, et une réponse franche à la question de savoir si elle participera aux élections.

Donald Tusk a rappelé la position de l'UE: s'il ne participe pas au scrutin, le Royaume-Uni ne peut pas se maintenir dans l'Union.

Un projet de conclusions du sommet, vu par l'AFP, laisse en blanc la date cruciale fixant le délai nécessaire pour "permettre la ratification de l'accord de retrait".

Mais il y est précisé que si les Britanniques étaient toujours membres de l'UE à la date des élections européennes, qu'ils n'avaient toujours pas ratifié l'accord de retrait à la veille du scrutin, et qu'ils ne respectaient pas l'obligation d'organiser ces élections, le Brexit aurait lieu le 1er juin.

M. Tusk, qui constate qu'il y a "peu de raisons de croire que le processus de ratification pourra être achevé d'ici à la fin juin", a de son côté proposé une "prolongation flexible, qui ne durerait que le temps nécessaire et pas plus d'un an". Elle pourrait être interrompue dès ratification de l'accord de retrait par les deux parties.

Précautions et garanties 

Angela Merkel, que Theresa May avait rencontrée mardi, s'est dite mercredi favorable à un report du Brexit au-delà du 30 juin.

Selon elle, la prolongation "doit être aussi courte que possible, mais aussi (...) doit permettre de calmer les choses, pour que nous n'ayons pas à nous occuper de la même question toutes les deux semaines".

La veille, selon une source au sein de son parti, elle avait jugé "possible" un report "jusqu'à début 2020".

A l'inverse, selon une source diplomatique, un pays comme l'Autriche estime qu'un report le plus court possble mettrait une plus grosse pression sur le Royaume-Uni pour ratifier le traité.

La présidente lituanienne Dalia Grybauskaite estimait, elle, que les 27 seraient certainement "favorables" à la demande d'un report, "mais il est très probable que ce soit une prolongation plus longue" que demandé, a-t-elle ajouté.

Ouvert à un compromis, le Premier ministre suédois Stefan Löfven a tout de même reconnu "une part de frustration" côté européen dans cette saga du Brexit.

A la tête du camp des partisans d'une plus grande fermeté, la France estime qu'un délai d'un an serait "trop long". Emmanuel Macron a prévenu mercredi, en arrivant au sommet européen, qu'une extension longue du Brexit n'était "pas acquise".

"Plus la période (d'extension) sera longue, plus les garanties devront être sérieuses" afin de "ne pas mettre en danger le fonctionnement de l'UE", a souligné l'Elysée mardi, une position appuyée par le Premier ministre belge Charles Michel mercredi matin.

D'autant que les prochains mois seront délicats, avec l'installation d'une nouvelle Commission européenne dans la foulée des élections et des discussions sur des dossiers comme le futur budget à long terme de l'UE.

"Il peut y avoir des engagements sur la façon dont le Royaume-Uni se comporte", a observé un diplomate européen. Il avançait notamment deux "précautions" qui seraient exigées de Londres: laisser les 27 se réunir sans le Royaume-Uni, et ne pas bloquer une décision prise à 27, et donc renoncer à faire usage d'un veto ou à participer à une minorité de blocage.

Les 27 de l'Union européenne devraient une nouvelle fois convenir d'un report du Brexit mercredi lors d'un sommet spécial à Bruxelles, dont les conditions restent à définir avec pour objectif de maintenir le Royaume-Uni sous pression alors que Theresa May veut s'assurer de pouvoir partir "le plus tôt possible". "Je veux que nous puissions partir d'une façon ordonnée et sans heurt le...