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Amnesty appelle Tunis à mettre fin à l'impunité des policiers

Des agents de la police tunisienne. Photo d'illustration AFP/Fathi NASRI

Amnesty International a appelé jeudi les autorités tunisiennes à réformer "en profondeur" les services de sécurité, et la justice à faire cesser l'impunité dont jouissent des policiers accusés de graves violations des droits humains.

Cette organisation de défense des droits humains souligne dans un communiqué avoir déjà appelé - avec 15 autres ONG tunisiennes - le gouvernement à "prendre des mesures concrètes contre les membres des forces de sécurité qui cherchaient à mettre terme aux poursuites engagées contre eux, en menaçant les juges ou en les soumettant à un chantage".

Amnesty cite plusieurs cas "emblématiques" de violations graves des droits humains en 2018. Ceux-ci montrent l'"urgente nécessité de réformer en profondeur les services de sécurité et de donner les moyens au pouvoir judiciaire de mettre un terme à l'immunité dont jouissent les policiers responsables de violations graves", notamment des "homicides illégaux" ou des "actes de torture".

Parmi ces cas, Amnesty cite celui d'un jeune supporter de foot mort noyé après avoir fui en courant des policiers qui l'ont poursuivi à la sortie d'un stade jusqu'à un petit cours d'eau. Selon des témoins, ce jeune, Omar Labidi, 19 ans, avait crié aux policiers qu'il ne savait pas nager, avant de sauter dans l'eau pour leur échapper. La police s'était contentée, selon les mêmes sources, de lui dire "tu n'as qu'à apprendre à nager", une expression depuis reprise sur les réseaux sociaux pour critiquer les exactions policières. D'autres témoins cités par l'avocat de la victime ont indiqué avoir vu le jeune homme être frappé par des policiers puis poussé vers le cours d'eau. "Le rapport médico-légal préliminaire fait état de deux hématomes majeurs relevés sur le corps de la victime, l'un à la cuisse et l'autre au thorax. Ces deux hématomes étaient manifestement la conséquence de coups de matraque", rapporte Amnesty. Dix-sept policiers ont été mis en examen cet été pour homicide involontaire mais "l'enquête des autorités judiciaires sur l'homicide potentiellement illégal d'Omar Labidi semble à l'arrêt", précise-t-elle.

"La Tunisie ne peut pas en finir avec l'impunité (...) si elle ne réforme pas sa justice et son appareil sécuritaire pour en faire véritablement des outils de protection des droits humains et pour qu'ils ne soient plus de simples instruments au service du pouvoir", avertit Amnesty.

Dans ses conclusions finales publiées fin mars, l'instance publique chargée de tirer les leçons des dictatures en Tunisie a elle aussi appelé à restructurer les forces de sécurité afin "d'introduire plus de transparence et de contrôle" et de respect du droit.

Amnesty International a appelé jeudi les autorités tunisiennes à réformer "en profondeur" les services de sécurité, et la justice à faire cesser l'impunité dont jouissent des policiers accusés de graves violations des droits humains.
Cette organisation de défense des droits humains souligne dans un communiqué avoir déjà appelé - avec 15 autres ONG tunisiennes - le gouvernement à...