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Moyen Orient et Monde - Éclairage

La paix dans l’espace en débat à Genève

À première vue, le moment ne semble guère opportun pour que les grandes puissances militaires négocient un accord sur la prévention de la course aux armements dans l’espace.

En février, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, affirmait que l’architecture internationale de contrôle des armements « s’effondre », déplorant notamment la décision de Washington et de Moscou de se retirer d’un traité majeur de la guerre froide sur les armes nucléaires. Et début mars, le projet de « Force de l’espace » voulue par le président américain Donald Trump a été présenté au Congrès américain pour approbation. Cette force spatiale sera chargée de protéger les intérêts américains dans l’espace, que les Américains considèrent désormais comme un « domaine de combat ».

Malgré ces vents contraires, des experts de 25 pays – y compris de la Chine, de la Russie et des États-Unis – vont se réunir à partir de lundi pendant dix jours à Genève pour tenter de jeter les bases d’un traité sur la paix spatiale. En dépit des tensions diplomatiques actuelles, les experts estiment qu’il y a des raisons d’être optimiste.

Les efforts diplomatiques visant à forger un traité sur l’espace sont dans l’impasse depuis plus d’une décennie. Un des principaux problèmes, selon les experts, est que la Chine et la Russie ont jusqu’à présent refusé le déploiement de certains dispositifs dans l’espace, tandis que les pays occidentaux ont préféré mettre l’accent sur les « comportements » ou les « actions » qui devraient être limités dans l’espace.

La semaine prochaine, lors de la deuxième et dernière réunion du GGE, les experts tenteront de se mettre d’accord sur une liste d’« éléments » qui pourraient constituer la base d’un traité, a révélé l’ambassadeur brésilien auprès de la Conférence du désarmement de l’ONU, Guilherme de Aguiar Patriota, qui préside le groupe. Il a relevé que l’un des facteurs susceptibles de motiver les États à aller de l’avant est la notion de « vulnérabilité » dans l’espace.En dépit de la rhétorique de Donald Trump, qui se vante d’avoir des budgets de défense en constante augmentation, les militaires professionnels comprennent qu’une suprématie écrasante n’est pas suffisante pour protéger les ressources spatiales d’un pays, font valoir les experts.

Selon Paul Meyer, ex-ambassadeur du Canada pour le désarmement, les gouvernements font maintenant face à une question : « Comment les intérêts de la nation sont-ils le mieux servis ? Est-ce en déclenchant une nouvelle course aux armements dans un environnement vital pour la prospérité globale ou en faisant des efforts pour trouver des arrangements avec certains de vos adversaires potentiels? »

Pour Jessica West, chef de projet du rapport sur l’indice de sécurité spatiale 2018, la réunion de Genève « est peut-être la dernière occasion de prendre du recul et de maintenir l’espace comme une zone exempte de combats » extra-atmosphériques ou une zone exempte de combats directs.

Ben Simon / AFP

À première vue, le moment ne semble guère opportun pour que les grandes puissances militaires négocient un accord sur la prévention de la course aux armements dans l’espace.En février, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, affirmait que l’architecture internationale de contrôle des armements « s’effondre », déplorant notamment la décision de Washington...

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