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Assassinat d'un ex-banquier à Chypre: la Turquie condamnée par la CEDH

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir refusé de collaborer avec Chypre dans une enquête pour élucider l'assassinat d'un ancien banquier chypriote-turc controversé, abattu avec sa femme et sa fille en 2005.

Dans cette affaire qui n'a jamais été jugée, la Turquie "n'a pas consenti le niveau minimum d'efforts requis", épingle la Cour dans son arrêt de Grande chambre, instance suprême de la juridiction basée à Strasbourg (est de la France).

Ankara a notamment "ignoré" les demandes d'extradition des suspects adressées à la République de Chypre et les lui a retournées sans réponse", poursuit la Cour, initialement saisie par la famille des victimes, qui conclut à la violation de l'article 2 (droit à la vie/à une enquête) de la Convention européenne des droits de l'homme.

L'affaire remonte à janvier 2005, lorsque les corps d'Elmaz Guzelyurtlu, ancien banquier de la République turque de Chypre nord (RTCN, autoproclamée), âgée de 52 ans, de son épouse Zerin, 50 ans, et de leur fille de 15 ans avaient été découverts par la police chypriote au bord de l'autoroute entre Larnaca et Nicosie, tués par balles.

Banquier controversé, M. Guzelyurtlu avait fui la RTCN pour la République de Chypre, au sud de l'île, en 2000 après que la banque Everest qu'il dirigeait eut fait faillite, y provoquant une crise financière majeure, la ruine de nombreux clients et une grande agitation sociale.

Huit suspects avaient été interpellés en RTCN, avant d'être relâchés. La République turque de Chypre du nord n'a par la suite jamais donné suite aux demandes d'extraditions formulées par Nicosie et les auteurs présumés n'ont jamais été jugés.

L'affaire avait posé à l'époque un casse-tête juridique, sur fond de tensions politico-diplomatiques entre la République de Chypre, au sud, et la partie du nord de Chypre, la RTCN, considérée internationalement comme occupée par la Turquie et où sont stationnés quelque 35.000 soldats turcs.

Dans un premier arrêt consacré à l'affaire, la CEDH avait condamné à la fois Chypre et la Turquie, jugeant que les deux pays avait insuffisamment collaboré dans ce dossier.

Mardi, les juges ont cette fois estimé que la République de Chypre n'était coupable d'aucune violation et avait, au contraire, "fait tout ce que l'on pouvait raisonnablement attendre d'elle" pour obtenir la remise des suspects par la Turquie.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir refusé de collaborer avec Chypre dans une enquête pour élucider l'assassinat d'un ancien banquier chypriote-turc controversé, abattu avec sa femme et sa fille en 2005. Dans cette affaire qui n'a jamais été jugée, la Turquie "n'a pas consenti le niveau minimum d'efforts requis", épingle la Cour...