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Moyen Orient et Monde - Retrait américain de Syrie

Trump confirme son désengagement du Moyen-Orient

Poutine se réjouit; les alliés de Washington ne cachent pas leur inquiétude.

Des soldats américains surveillant la région de Manbij, au nord de la Syrie. Courtesy Zoe Garbarino/US Army/Handout via Reuters

Martelant que les États-Unis n’avaient pas vocation à être le « gendarme du Moyen-Orient », Donald Trump a défendu jeudi avec force le retrait des troupes américaines stationnées en Syrie, laissant le champ libre à la Russie qui ne cache pas sa satisfaction.

Si de très nombreuses questions restent en suspens sur le devenir des frappes aériennes américaines contre le groupe État islamique comme sur la politique de Washington vis-à-vis de l’Iran dans la région, le locataire de la Maison-Blanche peut se targuer d’avoir tenu une promesse sur laquelle il fait campagne « depuis des années ». « Il est temps que d’autres se battent enfin », a lancé sur Twitter le président des États-Unis, estimant que l’Amérique n’avait « RIEN » obtenu d’autre que la perte de vies précieuses et de milliers de milliards de dollars, et invitant « la Russie, l’Iran, la Syrie et beaucoup d’autres » à prendre le relais.

Son homologue russe Vladimir Poutine, dont le pays est à la manœuvre en Syrie aux côtés du régime de Bachar el-Assad, a qualifié de « juste » la décision de retrait des quelque 2 000 soldats américains actuellement stationnés dans le nord de la Syrie. « Nous avons porté des coups sérieux à l’EI en Syrie », a-t-il ajouté, revendiquant une partie des succès remportés contre l’organisation jihadiste sur le terrain. « Donald a raison. Je suis d’accord avec lui », a-t-il lancé.

L’EI a vu son « califat » autoproclamé se réduire comme peau de chagrin face à de multiples offensives, après une montée en puissance fulgurante en 2014.

« La menace n’est pas terminée »

France, Royaume-Uni et Allemagne, alliés des États-Unis dans la lutte contre l’EI et cibles régulières d’actions terroristes revendiquées par le groupe, n’ont pas caché leur inquiétude après l’annonce du retrait américain, qui a provoqué une levée de boucliers dans la propre famille politique de Donald Trump.

« L’EI a reculé mais la menace n’est pas terminée », a résumé le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, craignant que le retrait américain ne « nuise » au combat contre les jihadistes. « Daech n’est pas rayé de la carte ni ses racines d’ailleurs, il faut vaincre militairement de manière définitive les dernières poches de cette organisation terroriste », a renchéri la ministre française des Armées, Florence Parly.

Priorité absolue, « la campagne militaire contre Daech continue », ont insisté Paris et Londres, principaux partenaires des Américains dans la campagne de frappes aériennes contre l’EI depuis fin 2014. « L’annonce du président américain n’a à ce stade aucune incidence sur la continuation de la participation française à la campagne militaire contre Daech au sein de la coalition », a noté le porte-parole des armées françaises, le colonel Patrick Steiger. Outre des frappes aériennes, la France effectue des tirs d’artillerie à partir de l’Irak et a dépêché des forces spéciales sur le terrain, selon le Pentagone. Paris ne communique par principe jamais sur ses forces spéciales en opérations. « Pour le moment bien sûr, nous restons en Syrie », a souligné hier la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau.

Interrogé sur le devenir de la campagne aérienne, le Pentagone est resté évasif sur le calendrier et a indiqué simplement qu’elle se poursuivrait « tant qu’il y aura des troupes au sol ». « Sur ce qui se passera après le départ des troupes au sol, nous ne spéculons pas sur nos futures opérations », a précisé Rebecca Rebarich, une porte-parole.

« Les États-Unis ont l’intention de poursuivre leur campagne de lutte contre le terrorisme et de continuer à combattre l’EI, qu’il soit en Syrie ou ailleurs », a souligné Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine.

La Turquie et l’Iran, autres acteurs-clés en Syrie, se sont aussi concertés hier sur l’impact potentiel de ce retrait lors d’une rencontre de leurs présidents Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani à Ankara. « L’intégrité territoriale de la Syrie doit être respectée par toutes les parties », a souligné M. Rohani, alors que l’autonomie croissante des Kurdes syriens inquiète la Turquie, qui accuse certaines de leurs organisations de relayer le combat du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ennemi numéro un d’Ankara.

Source : AFP

Martelant que les États-Unis n’avaient pas vocation à être le « gendarme du Moyen-Orient », Donald Trump a défendu jeudi avec force le retrait des troupes américaines stationnées en Syrie, laissant le champ libre à la Russie qui ne cache pas sa satisfaction.Si de très nombreuses questions restent en suspens sur le devenir des frappes aériennes américaines contre le groupe...

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