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Ukraine: perquisitions dans des églises orthodoxes rattachées à Moscou

Les forces de l'ordre ukrainiennes ont perquisitionné lundi trois églises orthodoxes rattachées au Patriarcat de Moscou, ainsi que des domiciles de prêtres dans le centre-nord de l'Ukraine, sur fond de conflit politique et religieux entre Kiev et Moscou. L'Eglise orthodoxe ukrainienne dépendante du Patriarcat de Moscou a dénoncé auprès de l'AFP cette opération comme une tentative d'"intimidation".

La police et des agents des services de sécurité (SBU) ont effectué "des perquisitions" dans "huit locaux" dont "deux logements (...) appartenant à plusieurs diocèses" de cette confession dans la région de Jitomir, a indiqué à l'AFP la porte-parole de la police régionale Alla Vachtchenko. Ces procédures ont été effectuées dans le cadre d'une enquête judiciaire pour "violation de l'égalité des citoyens" en fonction de leur "conviction religieuse", a déclaré la porte-parole sans autre précision. "Personne n'a été arrêté", a-t-elle ajouté.

Un porte-parole de cette Eglise, l'archevêque Kliment Vetcheria, a pour sa part dénoncé une tentative d'"intimidation" en la comparant aux pressions sur les orthodoxes à l'époque de Staline. "Des choses similaires se passaient il y a presque cent ans à l'époque du tyran Staline, quand il y avait des interrogatoires de prêtres et d'évêques", a-t-il lancé. Le métropolite Vissarion, un dignitaire de cette confession dans la région de Jitomir où les perquisitions avaient eu lieu, s'est montré plus réservé. "C'était fait délicatement, de façon tolérante", a-t-il déclaré à l'AFP.

Cette affaire intervient trois jours après les perquisitions dans le cadre d'une enquête similaire dans la résidence du gérant d'un important monastère orthodoxe de Kiev, le métropolite Pavlo, qui fait partie de la même Eglise. Kiev et Moscou sont engagées dans leur pire bras de fer depuis plusieurs années après l'arraisonnement manu militari par la Russie de trois navires militaires ukrainiens en mer Noire la semaine dernière.

Sur le plan religieux, les tensions sont également fortes entre ces deux ex-républiques soviétiques autour de la création en Ukraine d'une Eglise orthodoxe indépendante de Moscou. Le Patriarcat de Constantinople a annoncé en octobre qu'il reconnaissait une Eglise indépendante en Ukraine, mettant fin à 332 années de tutelle religieuse russe.

Cette décision ayant provoqué l'ire de l'Eglise orthodoxe russe, qui a rompu ses liens avec le Patriarcat de Constantinople, pourrait être actée dès décembre. Dans ce contexte, Kiev a maintes fois déclaré craindre des "provocations" de Moscou.

Une partie des croyants ukrainiens reste toutefois fidèle à l'Eglise orthodoxe rattachée au Patriarcat de Moscou, qui accuse Kiev de faire pression sur son clergé afin de le pousser à rejoindre la nouvelle Eglise, indépendante de Moscou. "Le président Petro Porochenko" cherche à "forcer des prêtres et évêques" à rejoindre cette Eglise pour "légitimer ce projet politique à lui", a accusé l'archevêque Kliment.

L'Eglise du Patriarcat de Moscou dispose en Ukraine du plus grand nombre de paroisses, mais une confession rivale, dite du Patriarcat de Kiev, compte le plus grand nombre de fidèles, selon des sondages.

Les forces de l'ordre ukrainiennes ont perquisitionné lundi trois églises orthodoxes rattachées au Patriarcat de Moscou, ainsi que des domiciles de prêtres dans le centre-nord de l'Ukraine, sur fond de conflit politique et religieux entre Kiev et Moscou. L'Eglise orthodoxe ukrainienne dépendante du Patriarcat de Moscou a dénoncé auprès de l'AFP cette opération comme une tentative...