Le gouvernement irakien a tenu jeudi son premier conseil des ministres, dans un lieu hautement symbolique puisqu'il s'est déroulé pour la première fois depuis l'invasion emmenée en 2003 par les Américains en dehors de l'ultra-sécurisée Zone verte à Bagdad.
Réunis autour du Premier ministre Adel Abdel Mahdi, les 14 ministres ayant obtenu la confiance du Parlement dans la nuit se sont retrouvés dans un ancien complexe du Parlement de l'époque de Saddam Hussein, abandonné au profit de la Zone verte à partir de 2003.
Dans la tourmente des violences ayant suivi la chute du dictateur lors de l'invasion de l'Irak, la Zone verte, sur les rives du fleuve Tigre, est devenue une enclave hérissée de béton, de barbelés et de points de contrôle infranchissables pour la quasi-totalité des Irakiens.
Autrefois siège du pouvoir du dictateur, après sa chute, Américains et Britanniques y ont construit leurs ambassades, et les autorités irakiennes y ont pris leurs quartiers, notamment le gouvernement et le Parlement.
En butte à l'opposition des différentes forces au Parlement qui revendiquent toutes ou presque une place au sein du cabinet, M. Abdel Mahdi n'a pas encore présenté au vote des députés ses candidats à des postes-clés comme l'Intérieur ou la Défense. Il doit le faire lors d'une séance parlementaire fixée au 6 novembre.
Aucune femme n'a jusqu'ici été nommée ministre et la mission de l'ONU en Irak a dit s'en inquiéter tandis que des députées adressaient une lettre ouverte au Premier ministre à ce sujet.
L'Irak s'est déclaré fin 2017 vainqueur du groupe Etat islamique (EI) et, de fait, les violences ont sensiblement baissé dans le pays, même si les jihadistes y conservent une capacité de nuisance.
Dès l'annonce de sa confirmation au poste de Premier ministre, M. Abdel Mahdi s'est voulu rassurant sur la sécurité, alors que son pays tente d'attirer les investisseurs pour assurer l'immense reconstruction et remettre sur pied ses services publics déliquescents.
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